Habiter un quartier favorable à la marche est bon pour le tour de taille. Une vaste étude de Statistique Canada démontre que les personnes vivant dans des secteurs où il est facile de se déplacer à pied pèsent en moyenne 3,2 kg de moins que ceux totalement dépendants de leur voiture dans leurs déplacements de tous les jours.

Les chercheurs se sont intéressés au lien entre la configuration des quartiers et les problèmes d'embonpoint et d'obésité en Ontario. Pour ce faire, ils ont utilisé les mesures de WalkScore, un site qui évalue « le potentiel piétonnier des quartiers » de tout le Canada. Une cote est attribuée aux secteurs en fonction de la proximité des lieux de travail, des épiceries, écoles et autres établissements.

Ces données ont ensuite été croisées avec les résultats de l'Enquête nationale sur la santé de Statistique Canada pour l'Ontario. Pour s'assurer de bien évaluer l'influence de la marche sur le poids, les chercheurs disent avoir tenu compte de plusieurs facteurs, comme l'âge, le sexe, les revenus, la scolarité, l'origine ethnique, l'usage du tabac et la consommation d'alcool par quartier.

Les résultats démontrent que les problèmes de surpoids sont plus importants dans les quartiers affichant une grande dépendance à la voiture. « Les résidants des quartiers où la dépendance à la voiture est grande étaient significativement plus susceptibles de faire de l'embonpoint ou d'être obèses que ceux des quartiers "paradis du marcheur" », écrivent les chercheurs. Dans les premiers secteurs, 52 % des gens font de l'embonpoint ou de l'obésité. En comparaison, le taux est de 42 % dans des endroits qualifiés de « paradis du marcheur ».

Des différences notables

En poussant leurs travaux plus loin, les chercheurs ont même pu établir la différence de poids en fonction des types de quartiers. Ainsi, les gens vivant dans les secteurs à très haute dépendance à la voiture pèsent en moyenne 3,2 kg de plus que ceux vivant dans des « paradis du marcheur ».

L'impact de la marche se fait sentir même dans les quartiers « un peu propices à la marche ». Leurs résidants sont en moyenne plus pesants de 2,2 kg.

Fait à souligner, la pratique d'exercice physique pendant les loisirs ne semble pas avoir une forte influence puisque celle-ci était similaire d'un quartier à l'autre, peu importe qu'il soit favorable à la marche ou pas. L'étude souligne qu'à peine 15 % des Canadiens font suffisamment d'exercice.

À Montréal, seulement deux quartiers sont décrits comme des « paradis du marcheur » par le WalkScore. Il s'agit du Plateau Mont-Royal et de Ville-Marie (91).

Les résultats obtenus par les chercheurs canadiens concordent avec les résultats d'une étude similaire réalisée aux États-Unis. Les chercheurs avaient établi que vivre dans un quartier propice à la marche réduisait de 7 % le risque d'obésité. Selon cette étude, les hommes des quartiers peu denses pesaient en moyenne 4,5 kilos (10 livres) de plus que ceux vivant dans les quartiers compacts.