Cliché, mais cruellement vrai. Les bébés pauvres mangent mal. Très mal. Et les bébés riches mangent mieux, beaucoup mieux. C'est la conclusion sans équivoque à laquelle sont arrivés des chercheurs de l'école de médecine de l'Université de Buffalo, dont les résultats étaient rapportés récemment sur le site du Washington Post.

«Les différences en matière d'habitudes alimentaires commencent très, très tôt», ont noté les chercheurs. Ils ont traqué le menu de 1500 jeunes de la naissance à l'âge de 1 an, notant, aux fins de l'étude, la consommation d'une semaine type (en différents laits, produits laitiers, jus, boissons sucrées, etc.) à 6 mois, puis à 12 mois. Conclusion? Dans plusieurs cas, des bébés consomment quotidiennement de la crème glacée, des bonbons, du soda, même des frites. «Le lien de cause à effet entre la pauvreté et les mauvaises habitudes alimentaires des poupons est substantiel», dénoncent les chercheurs, qui pointent les facteurs clés que sont l'éducation et, bien sûr, le prix des aliments.Le risque? À court terme, ces enfants pauvres ont tendance à prendre plus de poids et à moins grandir. À long terme, ils risquent d'adopter ces mauvaises habitudes, et ce, pour la vie. «Si vous offrez toujours des aliments sucrés et gras à de jeunes enfants, non seulement vont-ils les préférer, mais ils vont même y devenir accros, concluent-ils. La petite enfance est une période critique dans le développement du goût [...]. Les parents devraient absolument en profiter pour développer des préférences qui dureront toute la vie.»