Sans le savoir, Marie-Claude Frenette avait une malformation cardiaque de naissance, une sténose aortique. Il s'agit d'un rétrécissement de l'ouverture de la valve aortique qui entraîne un plus faible débit sanguin de cette valve.

À 38 ans, à la suite d'une importante bronchite, elle a ressenti des douleurs à la poitrine en marchant et une fatigue hors du commun, même au repos. Elle a consulté un médecin. En revenant de la clinique, elle a eu un important malaise pendant qu'elle roulait en voiture.

«J'ai eu un très gros coup dans la poitrine, comme un coup de bâton de baseball. Je roulais en pleine congestion, sur un pont, à l'heure de pointe. Je me demande comment je suis toujours en vie aujourd'hui! J'ai failli perdre connaissance, mais ce qui m'a tenue éveillée, c'étaient les phares des voitures qui venaient en sens inverse et la peur. J'ai réalisé que je pouvais faire un accident. Mais je n'étais pas très loin de chez moi, et j'ai réussi à me rendre à la maison. Après m'être reposée, mon ami de coeur m'a suggéré de me rendre à l'hôpital.»

Une semaine plus tard, elle a été opérée pour le coeur. On a remplacé sa valve aortique par une valve d'origine biologique. Mais des complications sont survenues: pendant l'opération, son coeur a cessé de battre. Elle a dû être réanimée avec un défibrillateur.

«C'est une machine très puissante, j'étais bleue du bas du cou jusqu'aux genoux. C'est comme si un train m'était passé sur le corps.»

La convalescence a été longue et difficile. Un an plus tard, elle n'est toujours pas retournée au travail.

«Je suis encore en période de stabilisation de ma médication, pour trouver la bonne dose et contrôler les battements cardiaques afin que je puisse reprendre mes activités normales, dit-elle. Pour m'aider, je dors beaucoup, je mange bien, j'essaie d'aller marcher tous les jours, mais je ne peux pas encore faire d'autres exercices.»

Le soutien moral et affectif des proches est très important dans le cadre d'une opération et d'une convalescence telle que la sienne.

«Je me suis entourée d'amour, de ma famille, de mes amis, c'est très important pour la récupération. Sur le plan émotif, c'est une opération qui est très difficile. Je ne m'attendais pas à cela du tout, ç'a été un choc. C'est très troublant, sur le plan psychologique, de faire face à la mort et de savoir que, du jour au lendemain, on peut perdre tous ceux qu'on aime et disparaître pour eux. Mon amoureux a été très gentil et il a pris soin de moi. Je ne vois plus la vie de la même façon. Aujourd'hui, je vis au jour le jour.»

Après l'opération, le médecin lui a dit qu'elle avait de bonnes artères, ce qui avait contribué à la sauver. «Je suis reconnaissante pour cela envers ma mère qui nous a élevés avec une bonne alimentation, en faisant toujours attention au sucre et au gras. Ça a joué un rôle important.»