Pour être véritablement efficace, le dépistage du cancer du col de l'utérus doit être plus ciblé et non pas plus fréquent.

Cette conclusion est celle d'un groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs. Les études réalisées pointent vers de nouvelles règles de dépistage qui suggèrent un examen de type «test Pap» aux trois ans plutôt qu'un dépistage annuel chez les femmes dites asymptomatiques.

L'objectif est de réduire le nombre de frottis vaginaux, tout en permettant néanmoins aux femmes de profiter des avantages d'un dépistage. En espaçant cet examen intrusif, les experts chargés d'élaborer des guides de pratique clinique croient possible de réduire les inconvénients, l'inconfort et les complications potentielles causées par le dépistage précoce et excessif, sans pour autant représenter un risque d'accroissement du taux de cancer.

Les auteurs du guide déconseillent le dépistage chez les femmes âgées de moins de 25 ans, qu'elles soient ou non actives sexuellement.

Les femmes de 25 à 69 ans devraient quant à elles être soumises au dépistage tous les trois ans, alors que celles de plus de 69 ans doivent subir un dépistage seulement s'il n'a pas été exécuté adéquatement au préalable.

Les auteurs de l'étude affirment que la réduction du cancer du col de l'utérus sera plus substantielle en testant plus de femmes à risque plutôt qu'en testant les femmes plus tôt ou plus souvent.

Ces nouvelles règles s'appuient sur des preuves scientifiques disponibles et viennent mettre à jour le guide du Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs publié en 1994. Ce guide vient préciser la fréquence optimale du test Pap chez les femmes.

James Dickinson, président du groupe d'étude, a tenu à préciser que depuis l'introduction du test Pap au Canada, le risque à vie de cancer du col de l'utérus est passé de 1,5 pour cent à 0,66 pour. Quant au taux de mortalité, il a aussi chuté de 0,94 pour cent à 0,22 pour cent.