L'anticancéreux Avastine, un médicament phare du laboratoire suisse Roche, accroît le risque de mortalité quand il est combiné à certaines thérapies, selon une analyse de plusieurs essais cliniques publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

L'Avastine, qui bloque le développement de vaisseaux sanguins nécessaires à la croissance de la tumeur cancéreuse, a aussi été autorisé par la FDA (Food and Drug Administration) en combinaison avec de la chimiothérapie pour traiter des cancers avancés du côlon, du poumon, du sein et du rein.

Bien qu'un certain nombre de décès aient été signalés chez des patients traités avec de l'Avastine, le rôle de cet anticancéreux dans ces morts n'a pas été établi avec certitude.

Le Dr Vishal Ranpura, du Stony Brook University Medical Center à New York, a conduit cette méta-analyse des résultats de 16 essais cliniques pourtant sur un total de 10 217 participants pour déterminer si l'Avastine (bevacizumab) était lié à un accroissement de la mortalité.

Ces malades étaient atteints de diverses tumeurs cancéreuses à un stade avancé.

Ces essais cliniques ont évalué l'Avastine seule et combinée à des chimiothérapies ou à des thérapies biologiques --substances naturelles ou synthétiques pour stimuler le système immunitaire--, ainsi que ces thérapies sans l'Avastine.

L'incidence de décès chez les malades traités avec l'Avastine seule était de 2,5%.

Mais ajouter de l'Avastine à de la chimiothérapie a multiplié par 1,5 fois le risque de mortalité, précisent ces chercheurs. Cependant, ce lien varie beaucoup selon les agents utilisés dans la chimiothérapie et selon les doses d'Avastine, relèvent-ils.

Ainsi, l'Avastine utilisée avec des Taxanes comme le paclitaxel et le docétaxel ou des agents de chimiothérapie dérivés du platine a multiplié par 3,5 le risque de mortalité.

En revanche ce risque n'a pas augmenté quand l'Avastine était combinée à d'autres agents de chimiothérapie.