Le saviez-vous? Il existe au Québec un service de répit à domicile pour les personnes qui s'occupent d'un proche atteint de la maladie d'Alzheimer.

Fondé en 1999, l'organisme à but non lucratif Baluchon Alzheimer offre du répit de longue durée, de 4 à 14 jours. Les «baluchonneuses», comme on les appelle, viennent (avec leur baluchon!) remplacer quelques jours l'aidant naturel qui, bien souvent, est à risque d'épuisement.

«L'aidant doit être vigilant 24 heures sur 24, sans arrêt. C'est une maladie tout à fait imprévisible. Par exemple, ce n'est pas parce que le malade n'a jamais fugué en quatre ans qu'il ne fuguera pas cette nuit», fait valoir Guylaine Martin, la directrice générale de l'organisme, qui souhaite faire connaître son service à l'occasion de la semaine de la maladie d'Alzheimer.

C'est une chose de veiller sur un malade à 40 ans, c'en est une autre à 65 ou 70 ans, poursuit-elle. Or, bien souvent, les aidants naturels sont âgés. «Avec la maladie d'Alzheimer, très souvent, l'aidant est le conjoint. On a donc des aidants de 70 ans!»

L'intérêt du service à domicile? «La personne atteinte n'aura pas besoin d'apprivoiser un nouvel environnement», répond-elle, une adaptation souvent très difficile. Ici, la «baluchonneuse» prend en main la maisonnée, se plie à la routine familiale et respecte le plus possible les petites habitudes déjà établies. Objectif? Limiter l'impact du changement de garde chez la personne atteinte.

Le service coûte aux familles 15$ par jour. Le coût réel, absorbé par l'État, est plutôt de 400$ par jour. L'an dernier, Baluchon Alzheimer a donné 1350 jours de répit à environ 135 personnes.

Selon les estimations, 1 homme sur 10 et 1 femme sur 6 risquent de souffrir d'alzheimer. Au Québec, 30 900 hommes et 74 700 femmes en sont atteints. «C'est exponentiel. On ne répond pas à la demande, c'est clair», dit Mme Martin.