Les propriétaires de salons de bronzage estiment que le projet de loi proposé par un député conservateur, qui propose une mise en garde contre les risques de cancer, ne repose que sur des assises politiques. Ils demandent plutôt aux provinces d'aider à réglementer les normes d'exploitation de l'industrie.

La Joint Canadian Tanning Association soutient aussi qu'il n'y a pas de preuve scientifique démontrant que les lits de bronzage causent des mélanomes ou le cancer de la peau.

Le président de l'association, Doug McNabb, soutient que la science est loin de prouver l'existence même d'un tel lien et que les efforts d'Ottawa ne servent qu'à jeter de la poudre aux yeux aux citoyens.

Le député de Selkirk-Interlake, au Manitoba, le conservateur James Bezan, a indiqué qu'il déposera au mois de mars un projet de loi privé à la Chambre des communes pour mettre en garde les consommateurs contre les dangers des lits bronzants.

Ce dernier veut mettre sur pied une campagne de sensibilisation visant à prévenir contre les risques d'exposition cancérigène, qui sont beaucoup plus élevés lors de l'utilisation de ces systèmes de bronzage artificiel. La campagne viserait particulièrement les usagers de moins de 18 ans.

Si elle adoptée, la loi obligerait les salons à apposer des étiquettes de mise en garde contre les radiations sur leurs lits bronzants. Ces étiquettes, qui devraient être très visibles pour les consommateurs, les informeraient du lien direct qui existerait entre les rayons ultraviolets et le cancer de la peau.

Le Centre international de recherche sur le cancer, qui fait partie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), affirme que quiconque qui a recours aux installations de bronzage artificiel avant l'âge de 30 ans augmente de 75 pour cent ses chances d'être atteint d'un cancer.

Le directeur des affaires publiques de la Société canadienne du cancer, Aaron Levo, affirme que chaque séance de bronzage augmente les risques de cancer. «Et cela inclut les salons de bronzage», a précisé M. Levo.

La Société canadienne du cancer et l'OMS pousseraient plus loin le projet de loi proposé par les conservateurs et interdiraient carrément aux moins de 18 ans l'utilisation de lits de bronzage.

De son côté, la Joint Canadian Tanning Association propose une réglementation moins stricte: les parents des jeunes de moins de 16 ans qui souhaitent avoir un teint hâlé devraient, selon l'association, plutôt faire remplir et signer un formulaire par leurs parents qu'ils devront obligatoirement présenter aux préposés des salons de bronzage.

«Interdire les mineurs dans les salons de bronzages professionnels empirera le problème de la surexposition», a soutenu M. McNabb, qui croit qu'il vaut mieux que les jeunes soient supervisés dans des salons professionnels que dans leur cour, ou encore, qu'ils fassent usage d'unités de bronzage illégales à la maison.

M. McNabb estime qu'environ deux à trois pour cent des clients de l'industrie sont mineurs et que 0,50 pour cent de la clientèle est âgée de moins de 16 ans.

La Société canadienne du cancer estime qu'environ 5000 Canadiens auront reçu le diagnostic de cancer de la peau avec présence de mélanome en 2009 et que 940 personnes y auraient succombé.