L'obésité aux États-Unis est due au fait que les gens mangent trop, et non au manque d'exercice, selon une étude présentée vendredi lors d'une conférence internationale sur l'obésité à Amsterdam.

«Rien n'indique qu'une baisse sensible de l'activité physique ait contribué à cette épidémie aux États-Unis», a déclaré à l'AFP le directeur de l'étude, Boyd Swinburn, en marge de la conférence organisée jusqu'à samedi par l'Association européenne pour l'étude de l'obésité (EASO).

«L'augmentation de l'ingestion d'énergie (...) explique en fait la prise de poids», a-t-il ajouté.

Selon M. Swinburn, professeur à la faculté des sciences de la santé de l'université australienne de Deakin, les enfants ont grossi de quatre kilogrammes en moyenne et les adultes de huit kilogrammes au cours des trois dernières décennies aux États-Unis.

Les chercheurs ont calculé le poids que les Américains devraient peser aujourd'hui, sur base de leur alimentation excessive actuelle, et l'ont comparé à leur poids réel.

Ils ont découvert que les adultes pèsent moins qu'ils ne devraient au vu de leur mode d'alimentation, «ce qui signifie très probablement qu'ils ont intensifié leur activité physique plutôt que de la réduire», a souligné Boyd Swinburn. S'ils pèsent plus que le poids projeté, cela suggérerait une baisse de l'activité physique.

Chez les enfants, le poids projeté correspondait exactement au poids réel, ce qui a conduit les chercheurs à conclure qu'un changement dans l'activité physique n'avait pas de conséquence sur la prise de poids des petits Américains.

Ces conclusions «seraient probablement semblables» pour d'autres pays développés, selon M. Swinburn.

Pour retrouver le poids qu'ils affichaient dans les années 1970, les enfants devraient réduire leur apport calorique de 350 calories par jour - soit l'équivalent d'une cannette de soda et d'une petite portion de frites - et les adultes d'environ 500 calories - ce qui correspond à un gros hamburger, a-t-il souligné.

À défaut, les enfants devraient marcher deux heures et demie supplémentaires par jour, et les adultes environ deux heures.

«Faire en sorte que tout le monde marche deux heures de plus par jour n'est pas vraiment une option réalisable pour contrer l'épidémie» d'obésité, a-t-il toutefois estimé. «Nous devons limiter nos attentes quant aux effets d'une augmentation de l'activité physique».

En clair, les Américains doivent manger moins, a estimé le directeur de l'étude.

Selon une estimation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,6 milliard d'adultes présentaient un surpoids en 2005, dont 400 millions étaient obèses.