À 88 ans, le célèbre couturier français Pierre Cardin a déclaré mardi à Tokyo qu'il allait poursuivre sa carrière commencée il y a 60 ans, car, a-t-il dit, «mon métier c'est ma drogue».

Contrairement à ce que la plupart des gens peuvent penser, «c'est un métier que j'aime et que je continue encore», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avant un défilé de sa dernière collection organisée à l'université de mode Bunka de Tokyo.

«Mon métier, c'est ma passion, c'est ma drogue», a-t-il martelé.

Evoquant sa longue carrière, il a raconté qu'il avait voulu très vite «devenir une marque, car une griffe ça disparaît au bout de trois mois, alors qu'une marque ça reste». «C'est pour ça que j'ai réussi depuis 60 ans dans ce métier.»

Avant-gardiste dans les années 1960, la mode de Pierre Cardin a vieilli, mais son entreprise, qui pèse plusieurs milliards, fait travailler 450 personnes à Paris et jusqu'à 200 000 dans le monde.

Car le couturier a été l'un des pionniers du «business model» de la licence, qui s'est depuis imposé dans l'univers de la mode: un contrat confiant la fabrication de produits à une entreprise en échange de royalties, pour l'utilisation du nom.

Aujourd'hui, il revendique près d'un millier de produits, allant des cravates à l'eau minérale, en passant par les dérivés du restaurant Maxim's dont il est propriétaire.

Pierre Cardin juge que le métier de couturier est devenu très difficile car la mode change trop vite.

«Il y en a tellement dans le monde. Il est impossible de changer de mode chaque année, c'est stupide. Les vêtements coûtent très cher», a-t-il souligné.

Après avoir largement investi au Japon et surtout en Chine, où il est reçu quasiment comme un chef d'État, M. Cardin mise beaucoup sur l'Inde et pense que d'ici 10 ans, ce pays aura dépassé la Chine.