Le negroni est un de ces cocktails mythiques dont on se dispute l'origine. On lit souvent qu'il a été inventé à Florence, en 1919, mais on vous laisse choisir votre version de l'histoire sur diffordsguide.com!

Chose certaine, l'amertume est un sine qua non et les trois ingrédients du negroni classique sont: gin, Campari, vermouth doux, à parts égales. Après, toutes les variations sont permises: negroni blanc (gin, Suze, Lillet blanc), sbagliato (avec du mousseux à la place du gin), Rosita (tequila à la place du gin, moitié-moitié vermouths sec et doux, Angostura), Berlioni (Cynar à la place du Campari), etc.

Jouer avec les proportions

On peut également jouer avec les proportions classiques. Certains l'aiment plus fort (1 1/2 à 2 onces de gin pour 1/2 à 3/4 d'once de Campari et de vermouth). Faites un sbagliato et vous vous trouverez avec un vrai « shim », c'est-à-dire un cocktail à faible teneur en alcool.

En ce qui concerne le vermouth, on utilise celui auquel on a accès! Présentement, la SAQ tient uniquement Martini Rosso, Cinzano et Stock. S'il vous reste du Cocchi Vermouth di Torino acheté à la SAQ Signature l'hiver dernier, tant mieux! Si vous avez des amis qui ont commandé des bouteilles de Carpano Antica Formula en importation privée, soudoyez-les!

Et maintenant, à vous de mixer!

RECETTES

NEGRONI CLASSIQUE

Nous avons demandé à Romain Cavelier, barman au Mal nécessaire et gagnant de la finale nationale du concours de mixologie Made With Love, de préparer nos negronis. Le « Mal » (pour les intimes) tient un Rosita et un Berlioni sur sa carte de cocktails.

Ingrédients

1 once de gin

1 once de Campari

1 once de vermouth doux

Zeste d'orange

Préparation

1. Verser les trois premiers ingrédients dans un verre à mélanger, remplir de glace et remuer avec une cuillère de bar. Verser sur un gros glaçon cube ou servir sans glace dans une coupette refroidie. Presser le zeste d'orange au-dessus du verre pour en libérer les huiles essentielles. Servir.

2. Pour une version encore plus simple: remplir un verre de glace, verser le gin, le Campari et le vermouth, puis remuer avec un doigt!



NEGRONI FLIP


Une version mousseuse, rose, pour ne pas dire « girly »! C'est normalement sacrilège d'agiter un negroni au shaker, mais pour la prise de mousse, pas le choix. On utilise normalement l'oeuf entier (avec le jaune) dans un flip, contrairement à certains sours qui ne feront appel qu'au blanc. Libre à vous aussi d'ajouter des amers pour rehausser le tout.

Ingrédients

1 once de gin

1 once de Campari

1 once de vermouth doux

1/2 once de sirop simple

1 oeuf

Zeste d'orange

Préparation

1. Dans un shaker (idéalement un Boston), casser l'oeuf et verser les autres ingrédients, sauf l'orange. Refermer et agiter très vigoureusement pour bien faire prendre la mousse.

2. Ajouter la glace et agiter à nouveau, jusqu'à ce que le cocktail soit bien refroidi.*

3. Filtrer dans une coupe. Presser le zeste d'orange au-dessus du verre pour en libérer les huiles essentielles. Servir.

*On obtiendra un plus beau résultat si on inverse ces deux actions (agiter avec glace d'abord, puis à sec après, pour ne pas écraser la mousse), mais cela pourrait impliquer de transvider dans un autre verre, pour ceux qui travaillent avec un shaker trois pièces plutôt qu'avec un Boston.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Romain Cavelier, barman au Mal nécessaire 

Le meilleur barman du Canada

Les trois premières places de la finale Made With Love, qui se tenait à Toronto en mai dernier dernier, ont été raflées par les gars de Montréal et de Québec. Au sommet: Romain Cavelier.

Les Québécois accusent parfois un retard sur les grandes tendances mondiales - dans le cas qui nous concerne: le cocktail - mais lorsqu'ils s'y mettent, c'est avec tout leur coeur et leur talent!

Les 14 participants du concours de mixologie, venus de Vancouver, Halifax, Winnipeg, Calgary, Québec, Montréal et Toronto, devaient s'inspirer de toiles peintes par des graffiteurs et mettre en valeur l'alcool de base qu'ils avaient pigé.

Le matin même de la compétition - les participants n'avaient pas le loisir de se préparer à l'avance - , Romain Cavelier a créé le St-Laurent sour qui a charmé les juges.

Patrimoine québécois

Il a beau travailler dans un sous-sol tiki du quartier chinois, le barman du Mal nécessaire a mis de l'avant plusieurs ingrédients associés au patrimoine québécois: sirop de betterave, jus de pomme infusé aux épices à steak Montréal, citron, blanc d'oeuf et huile de noix, dans une base de bourbon.

Rémi Bernard et Patrice Plante, de Québec, sont arrivés en deuxième et troisième positions. Jonathan Elbaz s'est classé sixième.