Sony lance mercredi en Europe et aux États-Unis sa console portable dernier cri, la PS Vita, avec l'intention de séduire les joueurs chevronnés face à une concurrence qui n'a jamais été aussi importante sur ce secteur.

Cette machine est proposée en deux versions: un modèle Wi-Fi et un autre ajoutant une compatibilité avec les réseaux cellulaires 3G.

Elle est déjà sortie au Japon fin décembre, où elle s'est écoulée à plus de 560 000 exemplaires, même si les ventes se sont tassées après un démarrage tonitruant (plus de 320 000 consoles vendues la première semaine), en raison d'un creux dans les sorties de jeux.

«Ce ralentissement est normal», a tempéré auprès de l'AFP Richard Brunois, directeur de la communication de Sony Computer Entertainment France, jugeant que les gens qui voulaient une PS Vita l'ont achetée au lancement et que les autres attendent l'arrivée d'autres titres.

Pour éviter ce problème, le géant japonais de l'électronique a prévu plus d'une vingtaine de productions pour ce lancement occidental, avec des têtes d'affiche comme Uncharted: Golden Abyss, qui poursuit la saga initiée sur Playstation 3, la simulation de football Fifa ou encore Michael Jackson: The Experience HD.

Et d'autres noms sont déjà annoncés, à l'image de Call of Duty, qui bat à chaque volet des records de ventes depuis plusieurs années.

La première vague de jeux tire parti des caractéristiques de la console, pourvue notamment d'un écran tactile, d'une caméra et d'un accéléromètre pour détecter les mouvements.

«Jeu vidéo haut de gamme»

Autre nouveauté: la présence d'un pavé tactile à l'arrière de la machine, qui permet par exemple d'effectuer un tir à Fifa ou de grimper à la corde dans Uncharted.

Si l'aspect tactile n'est guère nouveau -les téléphones multifonctions et la première console nomade DS de Nintendo l'ont popularisé depuis plusieurs années-, il fait en revanche pour la première fois son apparition chez Sony.

Mais le groupe japonais n'a pas fait du grand public sa première cible pour ce lancement et entend avant tout attirer les «hardcore gamers», autrement dit les joueurs les plus chevronnés mais aussi les plus exigeants.

«Sur la PS Vita, nous voulons proposer du jeu vidéo haut de gamme. Cela passe à la fois par une puissance de la console qui est très importante mais aussi par des productions soignées qui entraînent le joueur dans une histoire de longue haleine et pas seulement dans des parties de quelques minutes», avait expliqué en décembre à l'AFP Philippe Cardon, PDG de Sony Computer Entertainment France à l'occasion d'une présentation de la machine.

En main, la PS Vita impressionne effectivement par la puissance qu'elle dégage, avec des graphismes proches de ceux affichés par la Playstation 3 et la Xbox 360, alors que les consoles de salon ont jusqu'à présent toujours eu un net ascendant technologique sur les appareils nomades.

Le géant japonais espère profiter de cet avantage pour contrer la 3DS lancée il y a un an par son compatriote Nintendo, capable d'afficher de la 3D sans nécessiter de paire de lunettes et qui a vu ses ventes rebondir en fin d'année 2011 dans le sillage de sa baisse de prix. Sony veut aussi faire face à la montée en puissance des téléphones multifonctions, désormais incontournables dans le secteur du jeu portable grâce à des succès comme Angry Birds.

Preuve de cette nouvelle donne, le chiffre d'affaires généré aux États-Unis par les systèmes iOS d'Apple et Android de Google pour appareils portables (téléphones et tablettes), a été supérieur à ceux de Sony (avec sa PSP, prédécesseur de la PS Vita) et Nintendo (avec sa gamme DS) en 2011, selon le cabinet d'études américain spécialisé Flurry.