Quatre années après sa mise en chantier,  Eidos Montréal laisse enfin filer son tout premier jeu, Deus Ex : Human Revolution. Un défi de taille qui est très attendu par les amateurs de la série. Le deuxième opus, Invisible War, n'a pas su ravir le public. Autant le dévoiler maintenant : les amateurs seront comblés par ce jeu.

Deus Ex : Human Revolution nous transporte dans un univers d'espionnage et d'infiltration inspiré par des piliers forts de l'univers cyberpunk. Certains établiront des liens avec les films Blade Runner ou Ghost in the Shell. L'action se déroule en 2027, 25 années avant les aventures du premier Deus Ex édité en 2000.

2027, cela ne semble pas si loin. Mais selon Eidos Montréal, le visage du monde aura complètement changé. La science en sera la cause principale. Elle aura connu des percées spectaculaires en ce qui a trait à la «mechanotechnologie», des augmentations mécaniques du corps humain réalisées à fort coût. Vision rayon X, bras surhumains, invisibilité temporaire et encore. D'un côté, cette science peut servir à recouvrir un membre perdu, et de l'autre, apporter des avantages certains au pays et à l'armée qui est en sa possession.

Voilà le riche univers très détaillé dans lequel évolue Adam Jensen, un agent chargé de la sécurité chez Sarif Industries, l'une des firmes à la source de cette nouvelle science. Laissé pour mort après une attaque de mercenaire, il est réanimé, malgré lui, à l'aide de ces modifications mécaniques. De retour sur le terrain, il doit enquêter sur les causes et les organisateurs de cet assaut qui ont changé à jamais son corps et sa vie.

Au premier contact, l'engin graphique utilisé par Eidos Montréal accuse des signes de vieillesse. J'ai joué à Deus Ex : Human Revolution sur PS3. Paraîtrait-il que la version PC ronronne beaucoup plus. Animation faciale mal synchronisée (surtout la version française), manipulation des corps et mouvements des personnages parfois rudimentaires et les chargements un peu longuets. Des aléas cependant futiles si on les compare à la direction artistique théâtrale, le scénario, la bande-son plus qu'immersive, la jouabilité ainsi que l'architecture des tableaux qui à eux seuls atteignent des sommets d'ingéniosité.

Bref, tel un Mel Gibson dans Braveheart, la jouabilité de Human Revolution rugit « LIBERTÉ ». Il s'agit d'un jeu de rôle et d'action soigné. Il se joue principalement en vue à la première personne, mais passe à la troisième personne lors d'actions spéciales afin de nous en mettre plein la vue. Basé principalement sur des aspects sociaux, furtifs et offensifs, un joueur pourrait, par exemple afin d'infiltrer un lieu, choisir entre,soudoyer le garde, entrer armes au poing, pirater le système de sécurité en réussissant d'ingénieux minijeux, tenter de trouver un autre passage tel un conduit de ventilation ou encore passer à travers une porte protégée par des faisceaux laser en se rendant invisible. D'autres chemins se dévoileront en choisissant parmi la soixantaine d'augmentations qui peuvent être débloquées au fil de la progression.

Ça se voit, Human Revolution a été produit avec passion. Un jeu pour joueurs aguerri. Honnête et généreux. Une vingtaine d'heures de pur délice vidéoludique. Sans compter les campagnes secondaires dispersées à Detroit, Hengsha et Montréal. Et croyez-moi, la ville de Montréal devrait imiter l'équipe d'Eidos Montréal en ce qui a trait à l'urbanisme.

4 étoiles

Concepteur : Eidos Montréal

Éditeur : Square Enix

Plateforme : PS3, Xbox 360, PC

Cote : M (17 et +)