Trop pressé? Inattentif? Accident de clavier? Le président des États-Unis Donald Trump commet régulièrement des fautes d'orthographe ou de frappe dans ses tweets, illustration de la communication approximative de sa Maison-Blanche.

«Malgré la covfefe de presse constamment négative», a-t-il écrit peu après minuit mercredi, déclenchant un torrent de sarcasmes sur internet et dans les médias.

Peu avant six heures du matin, après une nuit réparatrice, le tweet a été effacé et suivi d'un autre, ironique: «Qui peut trouver la vraie signification de «covfefe»??? Amusez-vous!».

Au petit matin, les exégètes soupçonnaient le dirigeant d'avoir simplement voulu écrire «coverage», le mot anglais pour parler de la «couverture» par la presse.

Interrogé, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer a déclaré: «Le président et un petit groupe de gens savent exactement ce qu'il voulait dire».

Le tweet rappelle en tout cas le «nous» (un seul mot), parti trop vite et effacé le 12 mai, ou le prometteur «RT» du 25 décembre, un retweet avorté.

Consonne inopportune 

Mais Donald Trump, bientôt 71 ans, n'a pas que des problèmes d'écriture accidentelle. Il confond souvent une voyelle avec une autre, ou ajoute une consonne inopportune.

Au lendemain de son investiture, il dut corriger un premier tweet pour dire qu'il était «honoré» d'être le président, ayant remplacé un «o» par un «e». Une erreur qu'il avait déjà faite en février 2016.

Et en mars, il fallut trois tentatives avant qu'il ne trouve l'orthographe de «par la présente» (hear by, hearby, hereby).

Il y eut aussi un mot moitié lapsus, moitié invention, et qu'on pourrait traduire par «sans précident» au lieu de «sans précédent» pour qualifier le vol par la Chine d'un drone maritime américain.

Les sujets les plus chers au milliardaire donnent régulièrement lieu à ces erreurs. Ainsi de son tweet accusant son prédécesseur, Barack Obama, d'avoir mis ses téléphones sur écoute: il a écrit «tapp» au lieu de «tap» (image ci-contre).

Ces fautes semblent prouver que Donald Trump tape lui-même certains de ses messages sur son téléphone, bien qu'il en dicte de nombreux à ses assistants.

Ceux-ci ne sont pas non plus accros aux vérificateurs d'orthographe, si l'on en juge par la qualité des communiqués de presse de la Maison-Blanche. Sur le fond et la forme, les erreurs sont légion, notamment géographiques.

Une liste d'attentats mondiaux compilée en février par le service de presse a écorché les noms de la ville de San Bernardino («San Bernadino») et du Danemark («Denmakr»).

Les agendas officiels du président et du vice-président pour le 27 janvier ont dû être renvoyés deux fois pour rendre à Theresa May, la première ministre britannique, le «h» qui lui manquait initialement.

Quant au premier ministre Malcolm Turnbull, il a été décrit comme le «président de l'Australie» dans un compte-rendu.





Manque d'expérience 

Et la complexe structure politique européenne avait été simplifiée en décembre par l'équipe de transition Trump, qui avait condensé le titre de Federica Mogherini, vice-présidente de la Commission européenne, en «vice-présidente de l'Union européenne».

Pour beaucoup de journalistes et observateurs, ces fautes à répétition ne sont pas triviales. Elles témoignent du manque d'expérience du pouvoir et de la diplomatie du président et de nombre de ses collaborateurs, et plus généralement d'un manque de rigueur et de discipline dans la gestion de la communication présidentielle, dont le directeur vient de démissionner.

Outre les fuites à répétition, des messages contradictoires émanent régulièrement de la Maison-Blanche, dont les porte-parole ont plusieurs fois été contredits par Donald Trump lui-même, récemment sur les circonstances du limogeage du directeur du FBI, James Comey.

Ce faisant, le président met souvent la cacophonie gouvernementale sur le dos de ses équipes. Le porte-parole principal serait d'ailleurs sur la sellette, selon des médias.

Plusieurs fois pris en faute, Sean Spicer renonce d'ailleurs de temps à temps à expliciter les déclarations du président. Il a recours à des formules du type: «le tweet se suffit à lui-même».

AFP

Donald Trump serre la main à Federica Mogherini, lors d'une rencontre à Bruxelles le 25 mai.