Le groupe internet américain Google a annoncé lundi qu'il avait coopéré avec Twitter durant le week-end pour mettre en place un système permettant aux Égyptiens d'envoyer des messages sur le site de microblogue par téléphone, en contournant le blocage d'internet.

«Cela marche déjà et tout le monde peut gazouiller en laissant simplement un message téléphonique à l'un des numéros internationaux suivants: +1 650 419 4196 ou +39 06 62 20 72 94 ou + 97 316 199 855. Le service mettra instantanément le message (sur Twitter) en utilisant le mot-clé egypt», ont annoncé des responsables de Google sur le blogue officiel du groupe.

«Aucune connection internet n'est nécessaire. Les gens peuvent écouter les messages en faisant les mêmes numéros de téléphone ou en allant (sur le site internet) twitter.com/speak2tweet», ont-ils ajouté.

«Nous espérons que cela contribuera à aider les gens en Égypte à rester connectés dans cette période très difficile.

Nous pensons à tout le monde là-bas», concluent Ujjwal Singh, le co-fondateur de la société SayNow qui vient de se faire racheter par Google, et AbdelKarim Mardini, directeur produits pour le Moyen-Orient et l'Afrique.

Cette annonce de Google intervient alors que selon le site américain Renesys, spécialisé dans la surveillance du web, le dernier fournisseur d'accès à internet qui fonctionnait encore en Egypte, celui du groupe Noor, a été bloqué lundi.

«Comme beaucoup de gens nous sommes restés suspendus aux informations sur ce qui se passe en Egypte, et avons réfléchi à ce que nous pouvions faire pour aider les gens sur le terrain», ont encore expliqué MM. Singh et Mardini.

«Durant le week-end nous avons eu l'idée d'un service permettant de 'parler pour tweeter': la possibilité de 'tweeter' avec une connexion téléphonique vocale».

M. Singh était bien placé pour travailler à la question: sa société SayNow, dont il a annoncé la cession la semaine dernière, est spécialisée dans l'exploitation de la téléphonie vocale à des fins de promotion ou de marketing.

Le système annoncé lundi a mobilisé «une petite équipe d'ingénieurs de Twitter, de Google et de SayNow».

Google, dont la devise est «ne pas faire le mal», est un défenseur affiché de la liberté d'internet.

Il y a un an il avait menacé de quitter la Chine si c'était le prix à payer pour refuser la censure de son moteur de recherche. Depuis lors, le groupe californien a mis au point un système permettant aux internautes chinois de contourner la censure en accédant au moteur de recherche basé à Hong Kong, qui n'est pas contrôlé par les autorités du régime central.