Au septième ciel la semaine dernière sur le parcours olympique de Deer Valley, près de Salt Lake City, les bosseurs canadiens sont retombés sur terre à Lake Placid.

La piste Wilderness de la station Whiteface cogne dur. Quand les skieurs ont effectué leurs premières descentes, mardi, les bosses étaient très serrées et le parcours n'était pas au goût de plusieurs d'entre eux.

 

Gagnante des quatre dernières épreuves et pré-qualifiée pour les Jeux, Jennifer Heil a carrément décidé de rentrer à Montréal après les descentes d'entraînement, hier. «Elle va se reposer et partira plus tôt pour l'Ouest après du gros training dès demain (aujourd'hui) à Montréal», a indiqué son entraîneur, Dominick Gauthier, hier soir. Elle sera remplacée par la soeur cadette d'Alexandre Bilodeau, Béatrice, 16 ans, qui disputera sa première Coupe du monde.

Mardi, Pierre-Alexandre Rousseau ne mâchait pas ses mots en décrivant l'état de la piste. «Ça cogne, ça défonce. Ce sont des conditions parfaites pour se blesser», avait-il dit.

Une fine couche de neige s'est déposée sur la montagne dans la nuit de mardi à hier et la piste a été retravaillée avant la séance d'entraînement d'hier. Mais après quelques descentes, Rousseau, écouteurs sur les oreilles et tête coiffée d'un casque orange qui le distinguait de ses coéquipiers, ne semblait pas particulièrement impressionné. «C'est mieux, mais...»

Pas de risques inutiles

Rousseau ne prendra pas de risques inutiles lors de l'ultime course avant les Jeux olympiques de Vancouver, cet après-midi. Son ménisque droit le fait souffrir depuis la Coupe du monde de Calgary, il y a une douzaine de jours. «Ça ne m'a pas empêché de réussir une de mes meilleures courses en qualification à Deer Valley, la semaine dernière (il avait terminé troisième avant de prendre le huitième rang en finale). Avec des anti-inflammatoires, je n'aurais pas de problème aux Jeux. Mais je n'ai pas l'intention de me briser le genou ici.»

Comme Heil et Bilodeau, Rousseau préfère nettement la piste de Deer Valley, où ont eu lieu les deux épreuves de Coupe du monde précédentes. «Il y avait 7500 personnes en bas de la pente, peut-être plus qu'il y en aura à Vancouver. C'est la piste la plus noble, à cause de sa longueur et de sa forte inclinaison, de sa constance, de la qualité de la neige et du fait que l'épreuve olympique de 2002 a eu lieu là.»

Le malheur des uns fait toutefois le bonheur des autres. Vincent Marquis, dont la qualification olympique n'est plus qu'une formalité, n'a rien à redire sur la Wilderness. «Moi, plus c'est laid, mieux je fais!»