Quiconque a suivi le parcours de Cynthia Phaneuf depuis son titre national de 2004 ne pouvait que se réjouir de la voir se qualifier pour ses premiers Jeux olympiques.

«C'est quasiment pas croyable, ce qui arrive», répétait Michel Phaneuf, samedi soir, avant d'aller fêter le 22e anniversaire de sa fille avec toute la famille dans un restaurant de London.

Cynthia Phaneuf venait tout juste de recevoir son manteau de l'équipe olympique après s'être classée deuxième derrière l'intouchable Joannie Rochette, qui remportait un sixième championnat consécutif.

M.Phaneuf a rappelé le chemin de croix emprunté par sa fille après son émergence fulgurante à l'âge de 15 ans. La fracture à un pied, les 20 mois d'absence, les changements morphologiques soudains, la séparation de ses parents: tout est arrivé en même temps.

Le retour a été pénible. «Elle avait perdu tous ses sauts, elle n'était plus capable de faire un double Axel, a dit M.Phaneuf. Ça en prend, du courage.»

Ce courage, la vice-championne canadienne dit l'avoir puisé chez ses proches. «Ils ont passé à travers les épreuves avec moi, a souligné l'athlète de Contrecoeur. Eux aussi, ils l'ont trouvé dure. Il fallait qu'ils restent là, à m'encourager. Il ne fallait pas qu'ils montrent que c'était difficile!»

Déçue pour ses coéquipières d'entraînement Myriane Samson et Amélie Lacoste, respectivement troisième et cinquième à London, Rochette était sincèrement ravie pour Phaneuf. «J'ai été témoin de chaque étape de son retour. Ça a été dur pour elle, a souligné Rochette, magistrale au programme libre. Oui, sur la glace, maudit qu'on est compétitives. Mais à l'extérieur, je sais exactement par où elle est passée. J'en ai eu des hauts et des bas dans ma carrière, mais peut-être que c'est plus difficile avec des blessures. C'est pour ça qu'elle a vraiment beaucoup de mérite de ne jamais avoir lâché.»

Si Rochette peut légitimement envisager un podium à Vancouver, Phaneuf croit pour sa part qu'une place parmi les 10 premières est maintenant un objectif réaliste.