Dans un match qui ressemblait bien plus à une rencontre préparatoire qu'à un duel digne d'un tournoi olympique, le Canada a imposé une fois de plus sa domination au hockey féminin en remportant une victoire de 18-0 aux dépens de la Slovaquie.

Les Canadiennes ont ainsi établi un nouveau record olympique pour le match le plus à sens unique de l'histoire des Jeux en éclipsant leur gain de 16-0 aux dépens de l'Italie, à Turin, il y a quatre ans.

Meghan Agosta et Jayna Hefford ont toutes deux enregistré des tours du chapeau. Hefford a ajouté trois passes.

De toutes les joueuses en uniforme, la défenseure Meaghan Mikkelson a été la seule à ne pas récolter au moins une passe dans ce match au cours duquel les Canadiennes ont dirigé un total de 67 tirs sur la gardienne Zuzana Tomcikova.

«Elle s'est bien défendue et a réalisé de gros arrêts», a indiqué Tessa Bonhomme.

Kim St-Pierre a fait face à 9 tirs, dont un seul, le premier, s'est traduit par une occasion de marquer.

«J'ai été surprise sur le premier tir. Mais après, j'aurais préféré être à l'autre bout de la patinoire pour voir un peu d'action», a commenté la gardienne québécoise.

Les Slovaques ont obtenu cinq attaques massives lors de la rencontre.

«Je me suis dit que ça me donnerait un peu d'action, mais on a marqué deux fois au cours d'un même désavantage. On ne voulait pas leur manquer de respect, mais comme on ne les connaissait pas du tout, il fallait maintenir le rythme et ne pas prendre de mauvaises habitudes. Ça fait quatre ans qu'on se prépare pour ce tournoi et nous n'avons que cinq matchs à disputer. Aussi bien les disputer de la façon dont nous en sommes capables. Des parties plus difficiles nous attendent. Il ne fallait pas tomber dans le piège de prendre les choses trop aisées», a indiqué le gardienne qui a récolté son jeu blanc le plus facile en carrière.

Ou l'un des plus faciles...

Caroline Ouellette, qui a terminé sa soirée de travail avec un but et cinq points, espérait que ce match, et surtout le score final, n'ouvre pas la porte à un mouvement de dérision à l'égard du sport qu'elle pratique depuis toujours.

«On a joué 55 matchs contre des clubs masculins de niveau midget AAA cette année. Et nous serions en première place si nous jouions dans la même ligue que ces équipes. Ça fait 11 ans que je suis avec l'équipe nationale. Ça fait 11 ans que je rêve de voir notre sport être reconnu à sa juste valeur. On travaille fort à l'entraînement. Aussi fort que les gars. On voudrait avoir des matchs serrés. Mais il faut comprendre que ce n'est pas bien vu partout le hockey féminin. La République tchèque n'a même pas d'équipe. C'était le premier match de la Slovaquie en poule A. Ce n'était pas évident», a plaidé Caroline Ouellette.

Dominées du début à la fin de la rencontre, les Slovaques ont goûté à la médecine qu'elles avaient servie aux Bulgares en ronde de qualification.

Elles avaient battu leurs adversaires 82-0 dominant les tirs au but par 139 contre zéro.

Malgré le manque d'opposition et le fait qu'elle considérait que son équipe n'avait pas disputé un match parfait, Caroline Ouellette assurait avoir savouré sa soirée de travail.

«On n'a pas souvent la chance de jouer dans des amphithéâtres remplis comme ce l'était ce soir. C'était magnifique de voir tous ces chandails du Canada dans les gradins et de sentir l'appui des partisans. On occupait le vestiaire des Canucks, le même que les gars occuperont durant le tournoi. Notre jeu a fait défaut par moment. C'était un peu décousu, mais cela a permis à toutes nos recrues de voir de l'action et d'être impliquées dans le match. Ça part bien et on a des matchs plus difficiles qui s'en viennent», a conclu l'attaquante.

Le Canada croisera la Suisse lundi au Thunderbird Arena de l'Université de la Colombie-Britannique.