Si, comme prévu, Rafael Nadal dispute les Internationaux de tennis de France pour la dernière fois de sa carrière, alors ce sera un tournoi grandiose pour tout le monde – y compris l’Espagnol âgé de 37 ans.

Peu importe la condition physique dans laquelle se présentera celui que tout le monde surnomme Rafa. Peu importe pendant combien de temps il pourra demeurer en lice dans le tableau principal. Peu importe qu’il parvienne ou non à ajouter un autre titre du Grand Chelem à sa collection qui en compte déjà 14 sur la terre battue parisienne.

Bien sûr, personne ne croit de façon réaliste à ses chances de l’emporter. Certes, en date de mercredi matin, il n’avait toujours pas confirmé sa présence, bien qu’il se soit déjà présenté sur place pour participer à une séance d’entraînement.

« Je ne suis pas pessimiste, a-t-il expliqué. Je suis simplement réaliste. »

Un peu comme le chant du cygne de l’Américaine Serena Williams aux Internationaux des États-Unis il y a quelques années. Une ambiance fébrile, effervescente même, risque d’être ressentie, que Nadal décide ou non de participer au tournoi, qui commencera dimanche dans la portion sud-ouest de Paris.

« Je ne sais pas comment je vais réagir là-bas, a reconnu Nadal, qui répète depuis un certain temps déjà qu’il croit que 2024 sera sa dernière saison en carrière. Je veux savourer chaque moment. »

9-11

Ç’a été difficile dernièrement, en raison de ses blessures à une hanche et à l’abdomen qui l’ont limité à 20 matchs – il présente une fiche de 9-11 – en 20 mois.

Il a entrepris sa saison en avril, mais Nadal n’a pu franchir le quatrième tour aux trois endroits où il a décroché un total de 27 titres en carrière – Barcelone, Madrid et Rome –, et il a qualifié son jeu d’« imprévisible ».

Cette séquence a culminé avec un revers de 6-1 et 6-3 contre le Polonais Hubert Hurkacz à l’Omnium d’Italie, un résultat si décevant que l’Espagnol s’est demandé publiquement s’il devait ou non participer aux Internationaux de France. Il a cependant ajouté dans la foulée qu’il regretterait de rater « le tournoi le plus important de [sa] carrière ».

Le détenteur de 22 titres du Grand Chelem en carrière est incapable de courir à fond de train tout comme d’offrir sa pleine mesure. Et il n’a pas suffisamment peaufiné son jeu pour connaître du succès.

« Ça doit être difficile d’accepter qu’il doive entamer le tournoi avec son plan C – pas même le plan B, mais le C – et craindre d’être éliminé dès le premier ou le deuxième tour, a convenu Chris Evert, qui a gagné 7 de ses 18 titres du Grand Chelem en carrière à Paris. Il a été tellement perfectionniste sur cette surface de jeu, alors pourquoi voudrait-il risquer d’offrir un tel niveau de jeu ? »

Aucun tennisman n’a triomphé aussi souvent que Nadal aux Internationaux de France. Son taux de succès y est de ,974. Il a connu des séquences de cinq championnats consécutifs, de quatre d’affilée et même de trois de suite.

En résumé : une statue à son effigie trône fièrement devant le stade principal.

Il pourrait donc avoir une dernière occasion de dire « merci » et « au revoir ».