Kim Clavel l’a enfin, son championnat du monde. Et cette ceinture des mi-mouches de la WBC, remportée aux dépens de la Mexicaine Yesenia Gómez vendredi soir, elle l’a méritée.

La tenante du titre a été sans réponse devant la performance dominante et soutenue de la Québécoise, qui s’est imposée par décision unanime des juges.

« Je suis fière de nous, de mon équipe, parce que ça ne se fait pas tout seul », a réagi Clavel, avec émotion, devant les médias après l’affrontement.

Une rixe que le promoteur Yvon Michel a qualifiée d’un des « meilleurs combats de l’histoire de la boxe au Québec, tous genres confondus ».

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L'entourage de Kim Clavel, avec Yvon Michel à côté d’elle.

C’est une performance incroyable de Kim Clavel.

Yvon Michel

Son entraîneuse Danielle Bouchard, faisant preuve d’une complicité certaine avec sa boxeuse, commentait sa prestation devant les journalistes.

« Tu as été organisée, structurée, lui disait-elle. […] C’est ton combat avec la meilleure défensive. »

Clavel la regardait attendrie. Reconnaissante, aussi.

« Tout le monde fait son bout de chemin, souligne Clavel. Moi, je dois livrer la marchandise. C’est plus simple de le faire avec une équipe qui te soutient, dans les bons comme les moins bons moments. »

  • Kim Clavel après sa victoire contre la Mexicaine Yesenia Gómez.

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    Kim Clavel après sa victoire contre la Mexicaine Yesenia Gómez.

  • Kim Clavel en action contre Yesenia Gómez

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    Kim Clavel en action contre Yesenia Gómez

  • Kim Clavel en action contre Yesenia Gómez

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    Kim Clavel en action contre Yesenia Gómez

  • Yesenia Gómez en avait plein les bras contre Kim Clavel.

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    Yesenia Gómez en avait plein les bras contre Kim Clavel.

  • Kim Clavel au moment de l'annonce de sa victoire.

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    Kim Clavel au moment de l'annonce de sa victoire.

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« Elle avait des marteaux dans les mains »

La rencontre a commencé en trombe. Les deux boxeuses étaient combatives. Et ne se lâchaient pas d’un pouce. Au volume, c’est quand même Clavel (16-0, 3 K.-O.) qui touchait le plus souvent la cible.

Mais Gómez (19-6-3, 6 K.-O.) ne s’en laissait pas imposer non plus. Elle répliquait régulièrement aux puissantes frappes de Clavel. La vitesse de la Québécoise donnait néanmoins du fil à retordre à la Mexicaine.

Quand a-t-elle compris que son plan de match était le bon ?

Au premier round. Je me suis sentie bien, je me suis sentie vivre. Rapide. Je m’attendais à ce qu’elle soit un peu plus rapide que ça. Quand j’ai vu que je bloquais ses coups de poing, je me suis sentie en sécurité.

Kim Clavel

« Plus les rounds avançaient, plus je me sentais en confiance. »

Le rythme s’est un peu calmé en milieu d’engagement. Pendant les quatrième et cinquième rounds, les combattantes ont ralenti le débit de leurs frappes. Stratégie qui est peut-être allée à l’avantage de Gómez à ce moment.

« Elle était très dure, a analysé Clavel. Elle avait les mains pesantes. Elle avait des marteaux dans les mains. Et elle était très persévérante. […] Il ne faut pas la laisser imposer son rythme à elle. J’ai essayé de la sortir de sa zone de confort, et ça a fonctionné. »

Sauf que Kim Clavel retrouvait son allure au septième round. Et faisait s’exclamer la foule par ses solides frappes qui touchaient la cible à répétition. On se demandait même comment son adversaire faisait pour rester debout.

« On l’a déstabilisée à ce round-là, a noté Bouchard. Avec la vitesse. Kim s’est mise à donner des angles, à être rapide sur ses jambes, à aller sur le côté, à revenir. »

Les deux pugilistes ont ensuite tout donné pour les deux dernières minutes du combat. Tout comme les partisans rassemblés au Casino, qui se sont levés d’un trait dans les derniers instants pour acclamer leur favorite.

« Let’s go, Kim ! », scandaient-ils, quelques minutes avant que l’évidence ne soit officialisée : Kim Clavel était championne du monde.

Ce sont des années de dur labeur. De sacrifice. La boxe, c’est ma passion. J’y mets tellement de mon temps depuis mon adolescence. […] C’est le début d’une belle histoire.

Kim Clavel

Et elle compte célébrer son premier championnat du monde en grand.

« On va peut-être faire une épluchette de blé d’Inde ! », lance Kim Clavel à la blague.

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Marie-Pier Houle contre Timea Gabriella Belik

Le combat physique de Houle

Marie-Pier Houle n’a jamais vraiment été inquiétée lors de sa victoire contre la Hongroise Timea Gabriella Belik (6-6-2, 2 K.-O.), vendredi. Elle l’a emporté par décision unanime au terme de six rounds.

« C’était un gros combat, assez physique, a-t-elle commenté par la suite. Je m’attendais peut-être à un peu moins. Je pense que c’est un peu mon genre d’attirer ces combats-là. »

Le début de cet affrontement chez les poids mi-moyens promettait une affaire bien disputée. Peut-être parce que Houle a mis du temps à imposer son rythme.

« On voulait juste qu’elle ne se sauve pas vers ma droite. […] On avait vu dans ses autres combats qu’elle avait tendance à sortir beaucoup de ce côté-là. C’est ce qu’on voulait éviter. Des fois, j’ai de la misère à m’analyser. C’est quelque chose sur quoi je dois travailler. »

Mais Houle a graduellement pris un réel ascendant sur son adversaire. Particulièrement à partir du troisième round, lorsqu’une de ses nombreuses frappes a fait légèrement flancher la Hongroise.

Belik avait les bras lourds par la suite. Houle a cherché le K.-O. jusqu’à la fin, sans trouver la brèche. Elle améliore néanmoins sa fiche à 7-0-1.

Les autres combats

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Arthur Biyarslanov et Issouf Kinda

Le Montréalais Jonathan Di Bella (2-0, 1 K.-O.) l’a emporté par K.-O. au deuxième round face au Mexicain Jesus Omar Chavez Velazquez (2-3, 2 K.-O.). Juste avant l’évènement principal, le Torontois Arthur Biyarslanov (11-0 9 K.-O.) a envoyé son adversaire au tapis en 1 minute 5 secondes. Le pauvre Burkinabé Issouf Kinda (18-6, 7 K.-O.) n’a pu se relever au compte de 10. « Je voulais faire une déclaration dès le début du premier round, a souligné Biyarslanov. Je voulais qu’il ressente ma puissance. » En lever de rideau, Derek Pomerleau l’a emporté par décision unanime (3-0, 2 K.-O.) face au Mexicain Marcos Martinez Luna (0-2-1) chez les poids moyens.