David Benavidez est « grand, gros et puissant ». Sur une trajectoire ascendante. Mais David Lemieux n’a pas hésité lorsque l’occasion de l’affronter s’est présentée.

« Je n’ai jamais hésité envers aucun adversaire », a lancé le pugiliste québécois en visioconférence, mardi.

Une qualité que son antagoniste du 21 mai prochain, à Glendale en Arizona, apprécie.

« J’ai tellement de respect pour David Lemieux, a jugé l’Américain. Il a accepté le combat sur-le-champ, sans se poser de questions. »

Il faut dire que l’occasion est grande pour Lemieux. S’il l’emporte au Gila River Arena en mai, chez Benavidez, il détiendra le titre intérimaire des poids super-moyens du WBC.

Ce qui pourrait le caser comme opposant direct à Saul « Canelo » Álvarez pour le titre de champion du monde dans la catégorie.

C’est une occasion en or, a commenté Lemieux mardi. « Benavidez est un super adversaire. Une victoire contre lui, ça me placerait où je le veux dans l’élite mondiale. »

Mais le défi est de taille. David Benavidez (25-0-0, 22 K. -O.) est invaincu. Il n’a que 25 ans. Et a fait s’arrêter quatre de ses cinq dernières rixes avant la limite. L’Américain boxera en plus chez lui, près de Phoenix.

« Il n’y a rien d’impossible, a jugé le boxeur québécois. Il suffit d’effectuer le travail. Personne n’est imbattable ni invincible. En ne sous-estimant pas ses adversaires, des surprises peuvent arriver. Je prévois ramener ce titre à la maison.

« C’est un très, très gros combat. Un combat crucial dans ma carrière. »

Un enjeu important

À 33 ans, Lemieux (43-4-0, 36 K. -O.), lui-même ancien champion IBF, ne verra peut-être plus de telles occasions se présenter devant lui. Il en est conscient, même s’il ne voit pas cet affrontement comme la dernière chance de sa carrière de faire un coup d’éclat.

C’est une grosse [occasion] que je ne veux pas rater. À mon âge, au stade où j’en suis dans ma carrière, je ne veux pas manquer ma shot. Mais je ne me sens pas coincé.

David Lemieux

« Peu importe l’âge […], on n’a pas beaucoup d’occasions de laisser sa marque dans un ring de boxe. Surtout pas dans un combat de cette ampleur. Pour un championnat du monde. Il y a beaucoup en jeu pour moi. Et pour lui aussi. Il veut faire une déclaration. »

Lemieux est monté de catégorie de poids en 2019 pour rejoindre les super-moyens (168 livres). Et il est invaincu depuis, en trois combats.

« Huit livres, ça fait un monde de différence, explique celui qui a passé l’essentiel de sa carrière chez les moyens, à 160 livres. […] Je me sens à l’aise à faire le poids à 168. Je m’entraîne très fort et je me sens bien. »

« Je crois que je serai au sommet de ma puissance le 21 mai », estime le Montréalais.

C’est aussi ce à quoi s’attend l’autre David.

« Ce ne sera pas facile d’aller stopper David Lemieux, a concédé Benavidez. Je m’entraîne depuis des mois. […] Nous voulons tous les deux passer à la prochaine étape dans notre carrière. »

On promet un affrontement de cogneurs le 21 mai.

« Il y aura des artifices, c’est certain, estime Lemieux. Il y aura deux taureaux dans le ring. »

Même son de cloche pour Benavidez.

« Ce sera une guerre du round 1 au round 12, assure l’Américain. On sait que Lemieux, quand il est prêt, c’est une bête. Quand je suis mis au défi de la sorte, ça fait ressortir le meilleur de moi-même. »