(Montréal) Son retentissant K.-O. face à Nadjib Mohammedi au Casino de Montréal samedi a lancé un puissant message aux poids moyens : Christian Mbilli est prêt pour n’importe qui.

Le Montréalais d’origine française a terrassé son compatriote d’un solide crochet de gauche au visage à 2 h 45 du cinquième round du gala présenté samedi, au Casino de Montréal, conservant ainsi son titre Continental des Amériques du World Boxing Council (WBC)

Mohammedi (44-9, 27 K.-O.) a perdu conscience et même s’il a pu quitter le ring par ses propres moyens après avoir mis quelques minutes à reprendre ses esprits, il a été conduit à l’hôpital par précaution. Il a toutefois obtenu son congé en fin de soirée samedi après que les divers tests auxquels il a été soumis n’eurent rien détecter d’inquiétant.

Cette victoire de Mbilli (21-0, 19 K.-O.) vient toutefois compliquer la vie de son clan. Déjà neuvième aspirant au titre détenu par Saul « Canelo » Alvarez au WBC, le genre de performance sans faille offerte samedi n’est rien pour provoquer les invitations des boxeurs postés au sommet des classements mondiaux.

« On retourne à ce que nous avons fait dans le dernier combat face à [Ronald] Ellis : on va jouer du coude dans les classements mondiaux, a indiqué son entraîneur, Marc Ramsay. Personne ne va laisser de chance à Christian, on va voir qui est disponible et on va viser le plus haut. »

« Le gala était fait pour Christian [samedi] et il a envoyé un message très puissant chez les 168 livres, a renchéri son promoteur Camille Estephan, président d’Eye of the Tiger Management. Ça va être plus difficile pour nous de lui trouver des gars maintenant. Il a démontré qu’il a vraiment une puissance avec son 19 K.-O. en 21 combats. »

Estephan et Ramsay se sont assurés que Mbilli gravisse rapidement les échelons de la division au cours des deux années, alors qu’il a livré pas moins de cinq combats depuis décembre 2020.

La pandémie, il n’a pas connu ça lui !

Marc Ramsay, entraîneur

Au cours de ces cinq combats, Mbilli a réussi quatre K.-O. et défendu deux fois sa ceinture Continentale des Amériques. Afin de le faire progresser, EOTTM devra fouiller dans ses goussets.

« Je pense que les résultats en France ont été bons, a dit Estephan au sujet des recettes enregistrées samedi en raison de la présentation de ce combat “ local ” à heure de grande écoute dans l’Hexagone. C’est un revenu non négligeable qu’on va réinvestir sur de meilleurs adversaires, peut-être même dans un gala en France, afin de voir ce que ça peut donner. Mais là, il va prendre une peu de repos, on l’a beaucoup poussé, il a fait cinq combats collés… »

La pause pourrait toutefois être de courte durée si le téléphone sonne.

« C’est une question d’opportunité maintenant. Le temps qu’on a, c’est de l’extra, a expliqué Ramsay. On ne veut pas juste faire passer le temps, on veut toujours s’améliorer. Quand l’opportunité va se présenter, on sera prêt. »

Formule Beterbiev pour Spencer

La nouvelle boxeuse de l’écurie EOTTM, Mary Spencer, semble également prête à passer aux choses sérieuses.

« Je pense que je peux livrer un combat de championnat du monde d’ici la fin de l’année. Mais je vais laisser ce bout-là à mon promoteur. Il saura organiser tout ça. Mon boulot est de m’entraîner au gymnase et d’être prêt », a indiqué l’Ontarienne maintenant établie à Montréal.

PHOTO VINCENT ETHIER, EYE OF THE TIGER MANAGEMENT VIA LA PRESSE CANADIENNE

Mary Spencer

« Je ne sais pas exactement ce qui s’en vient, mais je sais qu’EOTTM souhaite me garder active, a-t-elle ajouté. Avec un combat comme [celui de samedi], je n’ai pas besoin de repos non plus : je serai dans le gym dès lundi. »

Spencer (4-0, 3 K.-O.) a conservé sa fiche parfaite chez les professionnelles en passant le K.-O. en 23 secondes seulement à Beatriz Aguilar (7-7-1) et son clan veut rapidement la faire progresser vers un championnat du monde, possiblement dès décembre prochain.

« On va pousser ça, a assuré Ramsay. Tout le monde veut aller rapidement dans ce dossier : autant du côté de l’athlète que de son entraîneur ou son groupe de gestion, on est d’accord. […] C’est assez évident qu’elle est dans une classe à part. On va aller dans un cheminement semblable à ce que j’ai fait avec [Artur] Beterbiev dans le passé ; quelque chose de très rapide. »

Beterbiev n’avait mis que six combats avant de remporter une première ceinture mineure. Une blessure à l’épaule l’a privé d’une année de boxe, mais à son retour en 2016, il n’a mis qu’une année à remporter un premier titre mondial, celui de l’international Boxing Federation, qu’il détient depuis 2017.

Quant à Spencer, la mi-moyenne ne fera pas la fine bouche et sera prête pour toutes les championnes à 147 (mi-moyennes) ou 154 livres (super-mi-moyennes).

« On va défier les deux divisions ; la première opportunité qui va se présenter, on va être là », a assuré Ramsay.