Quand Christian Mbilli montera sur le ring en Pennsylvanie, samedi, il sera fin prêt à disputer le plus important combat de sa carrière.

Le Français d’origine camerounaise se mesurera à l’Américain Ronald Ellis afin de tenter de mettre la main sur le titre WBC Continental des Amériques des super-mi-moyens.

Mbilli (19-0-0, 18 K.-O.), 26 ans, se situe au 10e rang mondial dans sa catégorie, selon le classement du Ring Magazine. Une victoire lui permettrait de faire sa place dans le top 5. Il pourrait ainsi espérer affronter ensuite l’Américain David Benavidez ou même le Mexicain Canelo Álvarez, qui détient toutes les ceintures.

« C’est vraiment le plus gros combat de ma carrière », a lancé le pugiliste dans les minutes qui ont suivi son entraînement médiatique à l’Académie de boxe Ramsay, mardi midi.

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Christian Mbilli a participé à un entraînement médiatique à l’Académie de boxe Ramsay, mardi midi.

On a vraiment un adversaire de qualité, qui a combattu des champions du monde, et c’est vraiment très important pour passer à l’étape supérieure de s’affirmer, de battre correctement cet adversaire-là.

Christian Mbilli

Cet adversaire, c’est Ronald « Akeem » Ellis (18-2-2, 12 K.-O.), qui a justement affronté Benavidez à son dernier combat. C’est d’ailleurs ce duel que Mbilli, « Solide » de son surnom, a étudié pour se préparer.

« [Ellis] est assez combatif, il a ses qualités, a-t-il noté. On a vu qu’il a un bon bagage amateur. Il boxe très bien. Il est très rapide. Je pense qu’on a une qualité supérieure par rapport à lui et on est vraiment prêts pour le battre.

« On a vu que c’était quelqu’un d’assez vaillant, il encaissait beaucoup, a-t-il poursuivi. Il maîtrisait la pression, réussissait à résister. Je pense que les failles, on va les voir dans le combat. Chaque défaut, ou chaque erreur qu’il va faire, il va payer [pour] lors du combat.

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Christian Mbilli était tout en puissance à l’entraînement, mardi.

« Mais c’est sûr qu’on ne peut pas vous balancer toutes les informations ! », a-t-il lancé en riant.

Jusqu’ici, le combat le plus important de Mbilli a été celui en quarts de finale des Jeux olympiques de Rio, en 2016, alors qu’il s’était incliné devant le Cubain Arlen López. Le défi de samedi le surpasse en matière d’importance. La préparation mentale du boxeur n’a d’ailleurs pas été la même.

« Un cycle olympique, c’est un cycle en équipe, a-t-il fait savoir. […] Là, j’ai été tout seul à la préparation, même si j’ai quelques compagnons. On a pu se concentrer sur la stratégie à adopter pour ce combat-là. Je pense que je suis plus armé aujourd’hui pour affronter [mon adversaire que je l’étais] en quarts de finale olympiques. »

Ultimement, l’objectif avec ce combat est « d’aller chercher un niveau au-dessus, aller chercher les classements, envoyer un message à la catégorie et, pourquoi pas, aller chercher Canelo [Álvarez] à moyen terme ».

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Christian Mbilli à l’entraînement

Éthique de travail

Mbilli était tout en puissance à l’entraînement, mardi. Aux dires de son entraîneur, Marc Ramsay, son éthique de travail « frôle la perfection ».

« Ça devient un peu un virus dans mon gym avec Artur [Beterbiev]. Même à son jeune âge, il [Mbilli] est déjà rendu un modèle pour la prochaine génération de boxeurs qui s’entraîne ici. Tout le monde entraîne un peu tout le monde là-dedans. Ça devient la norme dans le gymnase. C’est quelque chose qui est fantastique pour un entraîneur. »

« Chaque boxeur se pousse un peu par rapport au modèle qu’il voit, a renchéri Mbilli. C’est sûr qu’Artur [Beterbiev] est un peu le modèle de la salle en ce moment. […] Avant qu’Artur arrive, personne ne faisait de marteaux. Depuis qu’il le fait, tout le monde le fait. Chaque boxeur se pousse et essaie de prendre le meilleur de l’autre, en évitant les défauts, bien sûr, parce que tout le monde a ses défauts. »

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Aux dires de son entraîneur, Marc Ramsay, l'éthique de travail de Christian Mbilli « frôle la perfection ».

Le duel entre Mbilli et Ellis, présenté par A & H Boxing et Capital Punishment Boxing Club, en association avec Eye of the Tiger Management et La Queen, se tiendra à l’auditorium Zembo Shrine de Harrisburg. Les juges ont été choisis par la commission de Pennsylvanie, a indiqué Ramsay.

« On a supervisé tout le processus pour s’assurer que les juges en place ne venaient pas de l’État d’Ellis, a-t-il expliqué. Bien sûr, il n’y a pas de juge québécois non plus. Ce sont tous des juges neutres et vétérans de la région de New York. »

Thomas Chabot (blessé) et Alexandre Gaumont (pas d'adversaire) ne se battront finalement pas comme prévu ce soir-là.