Blessée, Kim Clavel doit annuler sa présence au gala de boxe du 17 décembre

« J’ai le cœur brisé, mais en ce moment, je suis dans la phase de résilience. Je n’ai pas le choix de penser à moi et de me guérir », a lancé une Kim Clavel déçue mais résolue en conférence de presse vendredi matin, au lendemain de l’annulation de son combat de championnat du monde contre Yesenia Gomez.

Le Groupe Yvon Michel (GYM) ne présentera finalement pas trois, mais plutôt deux combats de championnat du monde lors de son gala au Centre Bell, le 17 décembre. Celui opposant Kim Clavel à la Mexicaine Yesenia Gomez pour le titre des mi-mouches du World Boxing Council (WBC) a été annulé, jeudi, après que le GYM eut reçu le diagnostic du DFrancis Fontaine pour une blessure affligeant la boxeuse québécoise.

En conférence de presse, vendredi, Clavel a précisé être blessée « au bas du corps », mais a refusé de donner davantage de détails sur la nature de sa douleur.

« J’aime mieux garder ça confidentiel. C’est comme les joueurs de hockey. J’ai une blessure au bas du corps, mais je n’ai pas envie d’en parler avec précision. Professionnellement, j’aime mieux garder ça proche avec mon équipe parce qu’on ne sait jamais ça vient aux oreilles de qui. »

La boxeuse a raconté qu’elle traînait cette blessure depuis quatre ans, mais que la douleur était sporadique. C’était « assez chronique », mais « toujours bien géré », a-t-elle expliqué.

Là, le corps a dit : tu n’as pas le choix, tu dois arrêter, tu dois te guérir.

Kim Clavel

Au cours des derniers mois, la douleur allait et revenait, si bien que le clan Clavel devait constamment revoir son plan d’entraînement. L’athlète de 31 ans a d’ailleurs commencé son camp d’entraînement une semaine plus tard que prévu.

« Ensuite, ça a commencé à bien aller, a relaté Clavel. Je voyais Steve en physiothérapie. Dès qu’on a augmenté la charge d’entraînement, ce qui est normal, [la douleur] est revenue. Donc, j’ai encore manqué une autre semaine d’entraînement. »

« On n’a jamais atteint un niveau d’entraînement qu’on espérait pour un championnat du monde », a-t-elle ajouté.

« Kim est encore jeune dans sa carrière professionnelle, a pour sa part affirmé son entraîneuse Danielle Bouchard. Avoir continué avec cette blessure-là, on aurait frappé un mur. C’est clair, net et précis. »

Maintenant, la Québécoise doit prendre du repos et suivre un processus de physiothérapie. Des ajustements seront faits pour son retour en gymnase et la préparation physique. Le clan se donne un temps de guérison de trois semaines. Selon les informations qu’il a obtenues des spécialistes, ce n’est pas une blessure qui pourrait nécessiter une opération ou mettre la carrière de la pugiliste en danger.

L’athlète, elle, a naturellement eu de la difficulté à accepter la décision d’annuler le combat au départ, même si elle était consciente que c’était la seule option. Elle s’est dite soulagée d’enfin avoir reçu un diagnostic et de pouvoir regarder devant.

« Je pense que tout le monde sait que je veux ce combat-là. Je n’ai que ça dans ma tête. Je ne vous mentirai pas que j’ai passé un mauvais quart d’heure, des jours à m’apitoyer sur mon sort, à être chez moi, à voir tout noir. Mais là, je suis sortie de cette coquille-là. Je vais en avant, je suis chanceuse d’être bien entourée comme ça, d’avoir un promoteur qui est derrière moi, que l’objectif reste le même. »

On guérit. Ensuite, on va mettre les bouchées doubles et je vais être prête pour Yesenia Gomez, il n’y a aucun souci là-dessus.

Kim Clavel

Combat reporté ?

Le promoteur Yvon Michel, pour sa part, a indiqué n’avoir appris que lundi que la boxeuse avait une blessure.

« Il est évident qu’on supporte Kim à 100 %, a-t-il soutenu. Ç’aurait été injuste qu’elle essaie de passer à travers cette blessure-là et qu’elle monte sur le ring en n’étant pas à 100 % pour livrer ce combat important, déterminant pour sa carrière. Pour nous, il n’y a rien de dramatique. »

Yvon Michel a déjà parlé avec la WBC, qui a accepté de reporter le combat. Maintenant, il faudra voir si le clan Gomez, avec qui il est déjà en discussion, acceptera le report. La Mexicaine a tenu son camp d’entraînement à Mexico, loin de son domicile de Cancún, ce qui a engendré des frais. Le GYM tente maintenant de voir s’il est possible de la dédommager d’une quelconque façon, même si ça ne fait pas partie du contrat initial.

« Évidemment, si on veut garder les bonnes relations, c’est sûr qu’il va falloir faire quelque chose », a-t-il noté, précisant que les discussions « ont été constructives » jusqu’à maintenant.

Si jamais Gomez n’était pas disponible au moment où Clavel sera prête à retourner sur le ring, alors cette dernière partirait à la conquête d’une autre ceinture. Pour l’instant, le DFontaine a indiqué au GYM que la Québécoise devrait pouvoir se battre en février. « Mais avant de décider de se battre, on va attendre qu’elle soit rétablie », a précisé Yvon Michel.

« J’ai vraiment l’impression que dans la vie, il n’y a rien qui arrive pour rien, a quant à elle laissé entendre Clavel. Il va nous arriver quelque chose de bien avec ça, je ne suis pas inquiète. »

« Danielle, la vie continue, hein ! », a-t-elle lancé à son entraîneuse en souriant en fin de conférence de presse.