(Montréal) Yvon Michel a été surpris par la complexité de mettre sur pied un gala de boxe à Montréal, lui qui en avait organisé un — beaucoup plus modeste — à Québec en mars dernier. Si bien que le président de Groupe Yvon Michel a dû modifier ses plans en vue du gala de samedi, au stade IGA.

« Le protocole sanitaire que nous avons fait accepter par les directions de Santé publique montréalaise, provinciale et fédérale était beaucoup plus élaboré. On nous a demandé beaucoup plus de choses que lorsqu’on est allé à Québec, a souligné Michel. Je dirais même qu’à Québec on nous avait en quelque sorte guidés par la main ; ça n’a pas été le cas cette fois-ci. Ç’a été très exigeant. On s’est rendu compte que c’est complexe à Montréal, mais on pense qu’on s’en va dans la bonne direction. »

En plus de compliquer la tâche d’un point de vue administratif, la pandémie a obligé GYM à revoir ses objectifs de ventes à la baisse.

Ainsi, au lieu d’être présentés sur le court central, les combats, dont la finale mettant aux prises Kim Clavel à Maria Soledad Vargas, ont été déplacés vers le court Banque Nationale, d’une capacité moindre, où, pour l’instant, un peu moins de 1500 spectateurs s’entasseront.

Michel espérait vendre 5000 billets pour l’évènement.

« Quand on a vu que les Internationaux de tennis ont vendu 50 000 billets au lieu de 250 000, on a compris que les gens n’ont pas encore repris cette habitude-là de remettre à leur agenda un évènement, qu’il soit sportif ou culturel. On a du travail à faire de ce côté. […] C’est certain que nous serons déficitaires avec cet évènement, mais c’est un investissement envers nos athlètes. On a l’intention d’opérer en septembre et en octobre. »

Regrette-t-il avoir visé aussi haut ?

« Je pense bien qu’on va se rendre à 2000 billets : ça veut dire quatre fois le Casino (de Montréal), a commenté Michel. Aller dans un endroit plus petit n’aurait donc pas été la solution. Je pense que nous aurions été capables de bien financer (cet évènement) n’eût été toutes les contraintes liées à la pandémie. Ç’a coûté plus cher en billets d’avion, en hôtel, en gestion de la sécurité, du contrôle des foules. C’est incroyable les frais supplémentaires qui sont engendrés.

« Même en sachant ce que l’on sait maintenant, on serait allé quand même. On est content de l’évènement qu’on a mis sur pied. »

Sur le ring, deux combats sur les neuf prévus ont été retranchés. Sébastien Bouchard devra passer son tour. Son premier adversaire a contracté la COVID-19, tandis que le deuxième qu’on lui avait déniché a subi une blessure trop tard dans le camp pour que le promoteur puisse le remplacer.

« À moins de 10 jours d’un évènement, la Régie (des alcools, des courses et des jeux) ne nous permet pas de remplacer un boxeur dans les conditions actuelles », a indiqué Michel.

Le combat opposant les Québécois Dizon Belfon et Kevin Menoche a aussi été annulé, l’un des deux pugilistes ayant tout bonnement cessé de s’entraîner en plein camp.

Côté sanitaire, tous les pugilistes en provenance du Mexique sont logés dans un hôtel du centre-ville depuis jeudi dernier pour la plupart, tandis qu’une autre délégation est arrivée samedi. Les boxeurs québécois les y rejoindront à compter de jeudi. La pesée y sera effectuée vendredi.

Les 14 boxeurs et leurs entraîneurs sont confinés dans une bulle « semi-hermétique » : le seul site qu’ils peuvent visiter outre leur chambre d’hôtel ou leur domicile est le gymnase. Ils n’en sortiront que pour se rendre au parc Jarry, samedi.

Ils doivent par ailleurs remplir un formulaire médical de façon quotidienne, en plus de se soumettre à plusieurs tests de dépistage de la COVID-19, dont le dernier vendredi, avant la pesée.