(Montréal) Il y a maintenant plus de 18 mois que la pugiliste Kim Clavel ne s’est pas battue au Québec ni dans son patelin de Montréal. Cette longue absence est sur le point de prendre fin avec un retour à titre de tête d’affiche d’un gala qui se tiendra dans un environnement atypique, mais que le Groupe Yvon Michel affectionne et retrouvera avec plaisir après plus de dix ans d’absence.

Clavel (13-0-0, 2 KO), championne NABF et aspirante numéro un WBC, fera les frais du combat principal d’un gala surnommé « Boxe internationale sous les étoiles » qui aura lieu le samedi 28 août, beau temps, mauvais temps, sur le court central du stade de tennis IGA.

Son adversaire devrait être la Mexicaine Naomi Arellano Reyes (9-1-0, 5 KO) dans un combat de dix rondes pour l’obtention du titre vacant WBC Silver des poids mi-mouches.

En visioconférence jeudi matin, Yvon Michel a expliqué que l’identité de la rivale de Clavel n’était pas encore officielle, en raison des contraintes liées à la vaccination pour la COVID-19.

Ainsi, il se pourrait que cette adversaire soit Judith Vivanco, également originaire du Mexique, ou peut-être une autre athlète de ce pays. La pugiliste qui se présentera devant Clavel devra être complètement vaccinée, selon les règles sanitaires en place, au plus tard le 6 août, a précisé Michel.

Mais peu importe qui sera son adversaire, Clavel et son entraîneuse Danielle Bouchard attendent ce moment avec impatience et fébrilité. Surtout qu’une victoire ferait de Clavel l’aspirante obligatoire à la ceinture WBC que détient la Mexicaine Yesenia Gomez.

Un duel contre Gomez pourrait même suivre avant la fin de l’année a laissé sous-entendre le grand patron de GYM.

« Ce combat, je le vois comme mon dernier test avant l’examen ultime », a illustré Clavel.

« On va pouvoir voir où on est rendus. À l’entraînement, Danielle peut vous le dire, je suis toujours en soif d’apprendre. Je veux m’améliorer », a-t-elle ajouté, en rendant hommage aux femmes et aux hommes qui l’accompagnent dans son cheminement.

Clavel était aussi excitée à l’idée d’étaler, de nouveau, son talent devant les gens qui lui tiennent à cœur.

« Je me rappelle la dernière fois que mes proches ont pu me voir boxer en direct, c’était en 2019 (le 7 décembre, au Centre Bell). Donc, de savoir que ma famille, mes proches, mes amis, les infirmières de Joliette, les nouveaux fans, tout le monde va être là le 28 août pour me voir boxer en finale, c’est motivant. On va tous vivre ça ensemble. »

Par ailleurs, Clavel aura une pensée pour deux autres personnes qui lui sont chères mais qui seront absentes.

« Quand j’ai vu l’affiche “Boxe internationale sous les étoiles” le “sous les étoiles” m’a fait un petit quelque chose. Vous savez que dans les derniers mois, j’ai dû vivre un deuil de mon oncle (Richard Caron) et de mon grand-père (Georges Caron) », a-t-elle relaté.

« Mon oncle était toujours là, à chacun de mes combats. Je sais que cette soirée-là, il va y avoir deux petites étoiles dans le ciel qui vont briller un petit peu plus fort que les autres. Je vais leur donner tout un spectacle, et peu importe l’adversaire, ce sont des filles de qualité, ce sont des filles flamboyantes qui lancent énormément de coups de poing. Ça peut juste faire un bon spectacle. Je suis prête à toute éventualité », a-t-elle renchéri.

Clavel a aussi dit qu’elle ressentait une grande fierté d’avoir été choisie pour livrer le combat principal de cette soirée.

« En étant dans la finale, tu es l’attraction principale de la soirée, tu es la tête d’affiche, c’est vraiment motivant. J’ai envie d’être un exemple pour la future génération de femmes qui vont boxer, qui vont s’inscrire dans les gymnases. C’est comme ça que je le vois le 28 (août). »

Pour Bouchard, ce privilège entraînera aussi des répercussions positives en matière d’expérience.

« Advenant le cas où l’on boxe en finale en championnat du monde, on aura déjà vécu l’expérience de prime abord. Vivre une finale, c’est quand même une gestion de stress supplémentaire, c’est comme une étape de plus dans une préparation », a-t-elle expliqué.

Huit autres combats sont pour l’instant prévus, dont un qui marquera le retour de l’aspirant mondial Mikael Zewski (34-2-0, 23 KO) de Trois-Rivières. Zewski fera le saut chez les moins de 154 livres, contre Dilan Loza (15-4-1, 9 KO), du Mexique.

Surtout, ce gala sera l’occasion pour GYM de s’installer au stade IGA pour une sixième fois, et une première depuis 2010. Les organisateurs espèrent accueillir 5000 spectateurs.

« C’est un endroit vraiment incroyable. Les estrades sont très près, c’est beaucoup plus convivial. Il y a une atmosphère incroyable et on a toujours eu beaucoup de succès à cet endroit », a déclaré Michel.

« On devait y aller en 2020, on devait tenir le combat d’Elieder Alvarez contre Joe Smith fils, mais ç’a été annulé à cause de la COVID. Il n’y a pas d’endroits où c’est aussi chaleureux. Tous ceux qui vont être dans les estrades vont avoir l’impression d’être sur le ring. Il faut au moins vivre ça une fois dans sa vie pour réaliser à quel point c’est spécial. »