Les revendications des sports de combat, autant des fédérations de sports amateurs que des promoteurs professionnels, n’ont toujours pas trouvé d’oreille attentive auprès du gouvernement québécois.

Questionnée à ce sujet, la ministre déléguée à l’Éducation et responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, a admis avoir en quelque sorte les mains liées.

« Évidemment, le dossier est entre les mains de la Santé publique. Notre rôle est d’accompagner les sports et les fédérations dans la mise en place de différents protocoles », a-t-elle expliqué mercredi.

« C’est certain que de voir comment ça évolue avec les sports qui ont repris leurs activités aide forcément le dossier des sports de combat. Maintenant, c’est entre les mains de la Santé publique, qui donne son approbation pour la réouverture d’un secteur donné. On continue de travailler avec [les sports de combat] et on facilite les discussions avec la Santé publique et ultimement, la reprise de leurs activités. »

Mme Charest ajoute être sensible aux préoccupations des fédérations de sports de combat.

« C’est sûr que ça m’inquiète, de la même façon que depuis le début de la pandémie, j’avais cette grande préoccupation pour tous les athlètes afin de faire en sorte qu’ils reprennent l’entraînement, a déclaré la ministre. Maintenant, il reste ce groupe des sports de combats. J’ai énormément d’empathie et je comprends tout à fait leur désarroi, eux qui sont les derniers à ne pas pouvoir reprendre leurs activités. »

C’est une grande préoccupation de ma part, mais je le répète : c’est la Santé publique qui va donner son approbation. On continue de les appuyer dans leurs démarches.

— La ministre Isabelle Charest

Certains de ces sports seront représentés aux Jeux olympiques de Tokyo, repoussés à l’été 2021. Les présentes mesures adoptées par la Santé publique ne manqueront pas de déranger les plans d’entraînement et le processus de qualifications de leurs athlètes.

« Chaque situation est propre à chaque sport, chaque athlète, et dans quelles conditions ils vont reprendre l’entraînement. Certains athlètes, malheureusement, ont dû s’exiler pour reprendre l’entraînement. On le comprend. Notre rôle est de faire en sorte qu’ils puissent reprendre leurs activités le plus rapidement possible. »

La semaine dernière, le ministère de la Santé et des Services sociaux a décliné une demande d’entrevue de La Presse canadienne à ce sujet. Une porte-parole a toutefois indiqué que « pour l’instant, la Santé publique et les experts évaluent que le danger de propagation est plus grand dans les cas de combats de tout type. C’est pourquoi ils ne recommandent pas de retour ».

« La sueur, le sang et la salive sont très présents lors d’un combat et dépassent même le deux mètres lorsque des coups sont donnés, a poursuivi la porte-parole. Les risques sont donc plus grands pour une propagation. »