Simon Kean a parlé de sa passion renouvelée pour la boxe. Il n'a pas eu le temps de complètement l'exprimer au Casino de Montréal, samedi soir.

Le coin de l'Argentin Rogelio Omar Rossi (20-8-1, 13 K. -O.) a demandé à l'arbitre Michael Griffin de stopper le combat après la troisième chute au tapis du boxeur dans les deux premiers rounds, laissant un peu tout le monde, dont Kean (16-1, 15 K. -O.), sur son appétit.

Dès le premier round, Kean a montré de quel bois il comptait se chauffer. Emprisonné dans le coin, Rossi a mis un genou au sol pour laisser passer la tempête qui venait des deux mains et reprendre son souffle.

Quelques instants plus tard, Rossi a été victime d'une deuxième chute, bien qu'il ait semblé poussé par Kean plus que frappé. Quoi qu'il en soit, Griffin a donné un compte de huit.

Kean a repris l'assaut dès le son de la cloche annonçant le deuxième round. Une solide droite a fait valser Rossi jusque dans le coin. L'Argentin est lourdement tombé sur son séant.

Bien qu'il se soit relevé rapidement, son coin a décidé qu'il en avait assez eu et Kean a été déclaré gagnant après 39 secondes d'action de ce deuxième round.

« Je suis encore un peu sur mon appétit. J'aurais aimé ça que ça continue, a dit Kean après le combat. J'étais vraiment en bonne condition physique. Je savais que ce n'allait pas être le plus grand des combats, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas été dans une aussi bonne condition.

"Ce n'est pas le combat qu'on attendait, mais je suis fier de ma performance. On a travaillé très fort avec (mes entraîneurs) Jimmy (Boisvert) et Denis (Hince). On a mis en place un plan et je l'ai suivi. »

« On est super contents, a ajouté Boisvert. J'ai aimé ce que j'ai vu pendant le camp d'entraînement. J'ai aimé ce que j'ai vu dans le vestiaire et j'ai aimé ce que j'ai vu dans le ring. Il était vif, mais surtout, agressif. Il voulait faire mal. »

C'est une victoire qui redonnera sûrement confiance au « Grizzly », qui s'était fait passer le K. -O. par Dillon Carman au quatrième round de son dernier combat, le 6 octobre dernier. Mais difficile de dire si Rossi a apporté quoi que ce soit au développement du Trifluvien de 30 ans.

« J'avais hâte de remonter dans le ring, a admis Kean. On avait changé des choses et j'avais hâte de les mettre en pratique. »

« Il a fait ce qu'il devait faire, a déclaré son promoteur, Camille Estephan, président d'Eye of the Tiger Management. Il ne fallait pas que (Rossi) reste dans le ring avec lui. [...] On dirait que son retour aux sources l'a ramené dans l'état d'esprit qu'on le veut. »

La bonne nouvelle est toutefois que Kean n'a jamais été atteint solidement dans ce combat et qu'il pourra rapidement remonter dans le ring. Possiblement contre Carman, le 15 juin, à Shawinigan.

« C'est ce qu'on veut. Je l'attends le plus vite possible, a souligné Kean. Mais n'importe qui : je suis là pour vider la division et je n'ai pas peur de personne. »

« On est très proches de s'entendre (avec le clan Carman). Mais je ne voulais pas signer le contrat avant ce combat. C'est rendu une superstition pour moi », a dit Estephan, qui avait l'habitude de préparer à l'avance le prochain combat de Kean.

« Je pense qu'on va pouvoir signer le contrat en début de semaine et annoncer le gala », a poursuivi Estephan.

Le printemps s'annonce chargé pour EOTTM. En plus de ce gala à Shawinigan, l'organisation aura un autre gala au Casino de Montréal le 17 mai, en plus d'en prévoir un autre le 29 juin.

Entretemps, trois de ses protégés - David Lemieux, Steven Butler et Érik Bazynian - devraient se retrouver sur la carte du choc Alvarez-Jacobs du 4 mai, à Las Vegas. On parle même d'un combat de championnat du monde dans le cas de Lemieux, au minimum d'un combat éliminatoire face à John Ryder, aspirant no 1 de la World Boxing Association (WBA) chez les super-moyens.