Jean Pascal avait donné rendez-vous au gymnase à un jeune fan autiste, Yan. Sa mère avait communiqué avec Pascal sur les réseaux sociaux, l'ancien champion du monde avait accepté de bon coeur de se prêter à une séance de sparring improvisée avec le garçon.

Deux rounds, au cours desquels il a feint à plusieurs reprises de se retrouver en difficulté. «Il a tout un punch», a lancé Pascal, alors roué de coups. Parents et membres de la famille filmaient l'événement, le sourire aux lèvres.

«Je connais la réalité de l'autisme [l'enfant d'un de ses amis est autiste], sa mère m'a demandé si je pouvais l'entraîner. Sans hésiter, j'ai dit oui, je sais ce que ça peut amener à un jeune. Ces petits gestes vont peut-être marquer un jeune pour la vie. Moi, ça me fait chaud au coeur d'avoir cet effet-là sur quelqu'un.»

Cette rencontre amicale venait conclure, dans la légèreté, une autre séance d'entraînement en gymnase pour Jean Pascal. Au son des directives de l'entraîneur Stéphan Larouche, Pascal venait de passer une heure à frapper dans des sacs. Tantôt lentement, tantôt avec intensité. Même s'il est encore à la retraite, on le voit de plus en plus souvent enfiler les gants.

Son entraîneur juge qu'il est à un mois environ d'être assez en forme pour remonter sur un ring.

«Au début, on venait ici pour se garder en forme pour la plage cet été, a dit l'ancien champion des mi-lourds du WBC. Avec l'effervescence que je vois, je comprends que les gens veulent un dernier combat à Montréal. Je suis en train de penser que peut-être, éventuellement, je pourrais faire un retour, pour un dernier combat à Montréal.»

«Présentement, je suis encore à la retraite, je n'ai pas de combat à l'horaire, mais je pense sérieusement à faire un dernier combat pour mes fans qui m'ont appuyé depuis le début. J'ai commencé ici, ce serait intéressant de terminer ici.»

En décembre dernier, Pascal avait pourtant annoncé que son combat contre Ahmed Elbiali serait son dernier. À 35 ans, Pascal aurait pu se retirer dans la gloire après avoir arrêté le jeune loup par K.-O. technique au sixième assaut. Il lui infligeait du coup un premier revers en 17 combats. Il y avait un problème toutefois : le combat avait lieu en Floride. L'idée a donc fait son chemin de conclure sa carrière devant les siens, pour vrai cette fois.

Quel adversaire?

On le répète, Jean Pascal n'a pas encore annoncé son retour sur le ring. Il a encore moins d'adversaire confirmé. Ce qui n'a pas empêché le maître du marketing de lancer quelques salves sur les réseaux sociaux, question de juger de l'intérêt.

Il y a Steve Bossé qui s'est retrouvé au coeur d'un échange de jabs virtuels avec Pascal. Pourrait-il affronter l'ancien homme fort au hockey devenu combattant en arts martiaux mixtes devenu boxeur?

«Au début, je trouvais l'idée farfelue, mais à bien y penser, je me suis dit que s'il y avait de l'intérêt du public, pourquoi pas? Steve Bossé n'est pas le plus grand boxeur, mais il a une arme redoutable qui est son punch. Une fraction de seconde peut changer le combat. Techniquement, il n'est pas de mon niveau, mais il ne faut qu'un seul coup de poing pour fermer les lumières.»

« Ça peut être intrigant. Je pourrais être ouvert à ça, si ça vaut la peine et si les fans le veulent, je serais ouvert à faire un combat contre Steve Bossé.»

Il y a Lucian Bute aussi, qui a posé aux côtés de son ancien rival la semaine dernière. Pascal, bon vendeur, a écrit ceci sur Twitter : «Pascal contre Bute 2?»

«J'étais supposé me battre contre lui en février 2017. Malheureusement, avec mon ancien promoteur, ça n'a pas pu se matérialiser. Présentement, est-ce encore viable? Je ne sais pas. Mais je suis à l'écoute des fans et si les fans sentent que ça pourrait être un dernier combat, ou même qu'on soit tous les deux sur la même carte, si c'est possible, je suis ouvert à ça.»

Il reste aussi Ahmed Elbiali, dont Jean Pascal a appris entre les branches qu'il cherchait à obtenir une revanche.

«C'est normal, c'est un jeune qui a faim, il croyait en ses chances. Il a perdu, mais ça prouve qu'il a confiance en lui et que c'est un gars persévérant. Il veut une deuxième chance. Je pourrais la lui donner s'il veut vraiment ce combat-là. On m'a déjà donné des deuxièmes chances, ce serait la moindre des choses de retourner la pareille.»

Voici donc l'état de la situation pour le boxeur québécois. Quelques grandes lignes qui se dessinent, mais encore rien de concret. À part une chose : Jean Pascal, s'il devait s'offrir un dernier tour de piste, sera la tête d'affiche de son gala.

«Poser la question, c'est y répondre. Je n'ai jamais été un boxeur de sous-carte, je ne me verrais pas terminer ma carrière en sous-carte.»