Georges St-Pierre se prépare à affronter l'un de ses plus dangereux adversaires en carrière le 16 novembre à Las Vegas. Un cogneur invétéré qui a fini trois de ses six derniers combats en assommant son adversaire au premier round. Mais St-Pierre ne s'en fait pas. Il est prêt à «aller en enfer» et «à aller à la guerre». Une autre journée au bureau pour le champion de l'UFC...

«Contre Johny Hendricks, c'est un combat comme un autre. Je suis prêt à aller en enfer pour ce combat-là. Si on doit aller en enfer, je vais le traîner avec moi», a lancé Georges St-Pierre tout de suite après son entraînement, lundi à Montréal.

«Je n'ai pas peur de ses coups, de sa puissance. Ce n'est pas en ayant peur qu'on bat un gars comme ça, c'est en fonçant, dit-il. Je sais que je vais me faire frapper. Je suis prêt à ça. Je vais foncer pareil. S'il veut une guerre, il aura une guerre.»

Le champion mi-moyen (170 livres) de l'UFC est donné gagnant à deux contre un pour ce duel. Ça paraît beaucoup. Mais St-Pierre est habitué d'être favori par de bien plus grandes marges. Il faut en fait remonter à janvier 2009, lors de son combat contre BJ Penn, pour trouver une cote qui lui était aussi peu avantageuse.

Ces cotes s'expliquent par l'aura qui entoure Hendricks, un lutteur universitaire devenu un combattant aux poings pesants. Mais l'âge de St-Pierre n'y est pas étranger. À 32 ans, il va défendre son titre de champion de l'UFC pour une 9e fois d'affilée. Il porte sa ceinture à la taille depuis 2008 maintenant. Une certaine fatigue s'installe-t-elle après tant d'années? Pour certains observateurs, Hendricks arrive au bon moment pour détrôner le roi.

Devant ce raisonnement, St-Pierre s'objecte. Oui, il combat depuis des années  - «depuis l'âge de 10 ans en karaté» - mais il est loin d'être fatigué. «Je suis sharp. Je suis parfait là. J'ai le goût d'y aller. J'ai pris de bonnes vacances cet été et ça m'a fait du bien, explique-t-il. Je suis toujours meilleur quand j'ai du temps de repos entre mes combats.»

«On dirait que je change pour le mieux. Je me sens à mon top», assure-t-il.

Le meilleur de GSP

Le défi semble plaire à Georges St-Pierre (24 victoires, 2 défaites), qui ne s'offusque pas devant les préférences de certains pour Hendricks (15-1). «Il y en a toujours qui prédisent que je vais perdre. Ce n'est rien de nouveau.»

Il pense aussi que le Texan barbu pourra faire sortir le meilleur de lui-même. «Ma spécialité, c'est de me battre contre des lutteurs explosifs comme Johny. J'aime bien me battre contre ce genre de combattant-là. Ça va être une guerre. Ce sont des combats que j'ai beaucoup de plaisir à livrer. J'ai hâte.»

«Ça va faire sortir le meilleur de moi-même. Je vais pouvoir montrer mes armes, mes talents debout comme au sol. Je vais pouvoir montrer le combattant que je suis. Je vais pouvoir tout sortir.»

St-Pierre va partir pour Las Vegas dans une douzaine de jours. Il rencontrait lundi les médias montréalais pour la dernière fois avant de quitter la métropole. Après deux combats à la maison, le natif de la Rive-Sud de Montréal n'est pas fâché de se battre à l'extérieur.

«Me battre à Montréal, c'était trop, a-t-il dit dans une entrevue récente avec La Presse. Quand tu te bats à Montréal, tout ton camp d'entraînement, tout l'engouement du combat te suivent. C'est avant et c'est après. Tu ne peux pas relâcher.»

«Quand tu te bats ailleurs, comme à Vegas, il y a un break à un moment donné, ça te lâche. C'est plus relax.»

Photo: Bernard Brault, La Presse

Johny Hendricks