Avec «la vitesse, l'ambition et la jeunesse» de son côté, Jean Pascal croit être en mesure de venir à bout du légendaire boxeur américain Bernard Hopkins, samedi, au Colisée Pepsi de Québec.

Le combat de championnat du monde des mi-lourds - la quatrième défense du titre WBC par Pascal - affiche salle comble et sera télédiffusé dans plus d'une vingtaine de pays.

Le titre IBO des mi-lourds, décerné à Pascal à la suite de sa victoire contre Chad Dawson, le 14 août 2010 à Montréal, sera aussi à l'enjeu, ainsi que la ceinture du magazine The Ring.

Sur un ton calme, assuré mais sans fanfaronnade, Pascal (26-1-0, 16 K.-O.) a estimé lundi «avoir tous les atouts» physiques et psychologiques pour infliger un revers à Hopkins (51-5-1, 32 K.-O.) dont l'âge vénérable - 45 ans, presque 46 - ne semble pas avoir d'emprise sur sa condition physique.

«On ne montre pas à un vieux singe comment faire des grimaces, Hopkins est très intelligent, il a un bagage d'expérience que je ne peux pas acheter», a convenu le boxeur de 28 ans au terme d'un entraînement public léger devant quelques dizaines d'amateurs et de curieux dans un centre commercial de Québec.

«Il sera important pour moi de rester concentré du début à la fin. J'ai la vitesse, j'ai l'ambition, j'ai la jeunesse de mon côté et je crois que ce sera le boxeur le plus intelligent qui remportera le duel», a-t-il soulevé.

Après avoir donné une démonstration de sa vitesse d'exécution et de sa puissance sur le sac de sable, Pascal est demeuré discret sur son plan de match de samedi. Il a surtout évité de se lancer dans le jeu dangereux des pronostics de fin de combat.

«J'ai fait mes devoirs et je suis prêt pour l'examen», a-t-il simplement déclaré aux journalistes.

Mais pour le promoteur Yvon Michel, grand patron du Groupe GYM, Pascal espère sans l'ombre d'un doute hâter l'issue du combat.

«Les boxeurs vont vous dire qu'ils ne visent pas le K.-O., mais ce n'est pas vrai. Ils visent tous le K.-O., ils souhaitent tous que survienne un K.-O.. Par contre, tu ne fais pas une stratégie en pensant que tu vas mettre l'autre K.-O.», a souligné Michel.

Selon lui, Jean Pascal a effectivement fait ses devoirs et a «payé le prix» à l'entraînement pour déjouer Hopkins, considéré dans les cercles avertis de la boxe professionelle comme un «génie de la tactique».

L'Américain détient en outre le record pour le nombre de défenses (20) de son titre de champion du monde chez les moyens et a accroché au fil des ans des noms comme Oscar De La Hoya, Felix Trinidad et Winky Wright à son tableau de chasse.

L'athlète originaire de Philadelphie, vainqueur à ses trois derniers combats - contre Kelly Pavlik, Enrique Ornelas et Roy Jones fils - est attendu mardi, en début de soirée, à Québec.

Quant à Pascal, il est arrivé lundi matin sous une pluie battante dans la Vieille Capitale avec son entraîneur Marc Ramsay et sa suite, après un long et éprouvant camp d'entraînement de 40 jours en Floride.

Le boxeur de Laval, né à Port-au-Prince, a dit avoir trouvé le camp particulièrement difficile sur le plan technique, puisqu'il a fallu adapter son plan de march au style de Hopkins, un boxeur imprévisible, atypique et parfois vicieux.

«Je m'attends à tout et je me suis préparé pour toutes les éventualités. Je reste «''focused'', je fais confiance à mes hommes de coin et je crois que j'ai tous les atouts nécessaires pour demeurer champion», a-t-il fait valoir.

«Il y a une recette pour tout le monde. Comme dit mon partenaire Pedro Diaz, il y a aucun adversaire difficile, mais ils sont tous dangereux. Tout le monde est battable. Il y a des détails que je ne peux dévoiler ici, mais vous allez voir une belle démonstration le 18 décembre», a pour sa part résumé l'entraîneur Ramsay.