(Paris) Buteur mémorable au chignon reconnaissable, le Gallois Gareth Bale, vedette de son pays, a annoncé lundi sa « retraite immédiate du football », en club comme en sélection, à l’âge de 33 ans.

À l’heure de refermer définitivement l’armoire à trophées, une évidence s’impose : c’est à Madrid que Bale a le plus gagné (quinze titres). Durant ses neuf saisons dans la capitale espagnole, le natif de Cardiff a remporté trois Ligas (2017, 2020, 2022), une Coupe d’Espagne (2014) et, donc, cinq Ligues des champions (2014, 2016, 2017, 2018, 2022).

Le Real « souhaite exprimer sa reconnaissance, son admiration et son affection à une grande légende de notre club et du football mondial », a réagi le club madrilène dans un communiqué.

Des coups d’éclat de Bale sous le maillot blanc, les supporters du Real se souviennent sans doute de sa performance en finale de la C1 en 2018, lorsqu’il avait inscrit un doublé contre Liverpool (3-1), gratifiant notamment le public du Stade olympique de Kyiv d’un retourné acrobatique fabuleux.

Attaquant souvent positionné à droite, il a constitué, avec Cristiano Ronaldo à gauche, les deux ailes de l’aigle madrilène qui survola le football européen des dix dernières années. Accompagné de Karim Benzema en pointe, ce rapace avait un nom : la « BBC ».

Avant cela, Bale avait impressionné les fans de la Premier League sous le maillot de Tottenham (2007-2013 puis 2020-2021 en prêt), empilant les buts spectaculaires et solitaires jusqu’à pousser le club madrilène à l’acheter pour 101 millions d’euros, un record à l’époque.

Meilleur Gallois de l’histoire ?

Mais les moments les plus marquants de sa carrière longue de 17 saisons, Gareth Bale les a vécus en sélection.

Adulé au pays de Galles, le joueur formé à Southampton (sud de l’Angleterre) a conclu sa carrière avec le maillot rouge frappé du dragon au Mondial-2022. À la fois meilleur buteur et joueur le plus capé (111 sélections, 41 buts) de l’histoire de la sélection galloise, il est parvenu à ramener son pays au Mondial, 64 ans après sa dernière qualification.

Au-delà des chiffres, Bale était un meneur respecté. « Nous avons vraiment une équipe très soudée. Tout jeune joueur qui intègre l’équipe voit que Gareth n’a pas d’ego, il rigole… et je crois que tout le monde devrait être comme ça », a dit de lui le milieu Jonny Williams avant le début du Mondial.

Dans une lettre ouverte à sa « famille galloise », le natif de Cardiff a avoué que mettre un terme à sa carrière internationale avait été « la décision […] la plus dure […], de loin ».

« Mon parcours sur la scène internationale a non seulement changé ma vie, mais aussi qui je suis », a-t-il dit : « La chance d’être Gallois et sélectionné pour jouer et être capitaine du pays de Galles m’a donné quelque chose d’incomparable. »

Un déclin continu

En sélection, Bale avait emmené son pays jusqu’en demi-finale de l’Euro-2016 (défaite contre le Portugal). Une performance de haut vol pour ce pays d’un peu plus de trois millions d’habitants.

Mais l’aventure devait s’arrêter pour le capitaine gallois, bien loin de sa meilleure forme lors de la dernière Coupe du monde. Ironiquement, c’est contre le rival anglais que la carrière de Bale s’est achevée, quand il fut sorti à la mi-temps d’une déroute qu’il n’a pu empêcher (3-0).

Parfois chahuté par les supporters du Real pour ses performances moins bonnes, ses blessures récurrentes et sa propension à passer davantage de temps sur les pelouses de golf que de football, Bale trouvait alors un refuge lors des trêves internationales.

Provocateur, il s’était même permis d’établir une hiérarchie claire entre les amours de sa vie : « Pays de Galles. Golf. Madrid. Dans cet ordre », pouvait-on lire sur un drapeau gallois agité un soir de qualification pour l’Euro-2020.

Après une pige d’un an à Tottenham (2020-2021) puis une dernière saison presque sans jouer au Real, Bale s’était exilé en Californie pour retrouver une bonne condition physique en amont du Mondial, au Los Angeles FC. Avec à la clé un ultime titre de champion de MLS.