(Doha) La Fédération international de football association (FIFA) a ouvert une enquête sur des gestes posés par des partisans de la Croatie, dimanche, pendant la partie contre le Canada.

Dans son communiqué, la FIFA ne précise pas la nature des accusations. On sait toutefois que le gardien canadien d’origine serbe, Milan Borjan, fut la cible d’insultes à caractère raciste. Sur une affiche dans les tribunes, on pouvait lire « Knin 95 – rien ne court comme Borjan ».

Pendant la guerre en ex-Yougoslavie, Knin était une ville peuplée majoritairement par des Serbes, dans le sud de la Croatie. De 1991 à 1995, les Serbes considéraient Knin comme la capitale d’un état autoproclamé, la République serbe de Krajina. Les forces croates ont repris le contrôle de la ville en 1995.

Dans une entrevue publiée en avril dernier, Borjan avait affirmé sa fierté d’avoir grandi dans la République de Krajina.

La FIFA a déclaré que l’accusation portée contre la fédération croate de soccer était « liée au comportement de ses supporters » et a cité les règles relatives à la discrimination et à la sécurité lors des matchs. Cette décision fait suite à une plainte officielle déposée par Canada Soccer.

La famille de Borjan a quitté sa ville natale en 1995 lorsque celle-ci a été prise par les forces croates, alors que l’on racontait que les Serbes de souche s’étaient enfuis sur des tracteurs.

Lors de la défaite 4-1 du Canada dimanche, une bannière déployée par les supporters croates utilisait un drapeau du fabricant de tracteurs John Deere et modifiait le slogan marketing pour cibler Borjan. Les insultes étaient particulièrement fortes en deuxième mi-temps, alors que le filet de Borjan se trouvait juste devant les supporters croates.

Borjan avait 13 ans lorsque sa famille a déménagé au Canada – d’abord à Winnipeg, puis à Hamilton un an plus tard. Il joue en club pour l’Étoile Rouge de Belgrade, un club serbe de renom.

Le joueur de 35 ans compte 71 sélections avec le Canada.

La FIFA n’a donné aucun calendrier pour un verdict dans cette affaire qui serait normalement jugée avec une amende pour la fédération.

Dans le premier verdict disciplinaire de la Coupe du monde, mardi, la FIFA a imposé une amende de 10 000 francs suisses (14 000 dollars canadiens) à la fédération allemande de football pour ne pas avoir amené les joueurs à la conférence de presse obligatoire un jour avant un match.

L’entraîneur Hansi Flick s’est présenté seul samedi, en violation du règlement du tournoi, pour rencontrer les médias internationaux à Doha avant que l’équipe n’affronte l’Espagne.

Avec Associated Press