« Il n’y a pas plus dangereux, pour moi, qu’une équipe qui n’a rien à perdre. » Comme Plume, Laurent Ciman est assis ent’deux chaises pour cet affrontement entre le Canada et la Belgique.

Pas nécessairement au chapitre de son allégeance, qui est résolument belge. Mais surtout à savoir qui des deux formations aura l’avantage. Une équipe habituée à ces grands rendez-vous, ou celle qui y arrive le couteau entre les dents ?

Parce que lors de la fenêtre internationale de septembre, l’entraîneur adjoint du CF Montréal n’a été « ni rassuré par le Canada ni rassuré par la Belgique ».

« Je n’ai pas trouvé le Canada exceptionnel contre le Qatar, et encore moins contre l’Uruguay », raconte-t-il au cours d’un entretien avec La Presse, à la mi-octobre.

L’unifolié l’avait emporté 2-0 contre les Qataris, sans vraiment forcer. Puis s’était incliné par la même marque contre la Celeste, qui avait démontré toute sa précision et son savoir-faire en profitant de ses deux seules occasions franches.

Pendant ce temps, les Belges étaient victorieux 2-1 contre les Gallois, puis pliaient l’échine 1-0 devant les Néerlandais.

« J’ai vu la Belgique contre les Pays-Bas. J’espère qu’on sera plus dominants et plus entreprenants » à la Coupe du monde.

Attention à la vitesse du Canada

Mais pour Ciman, « ça reste un match ».

Je pense que l’avantage qu’on a, c’est qu’on a plus l’habitude de ces matchs-là que le Canada.

Laurent Ciman

Dans la foulée, Lolo souligne celui des Rouges.

« Il va falloir être vigilants, dit-il en parlant de ses compatriotes. [Pour le Canada], devant c’est très rapide. »

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Laurent Ciman en avril 2018 à Montréal

Il parle ici des marchands de vitesse Tajon Buchanan à l’aile et du joker Alphonso Davies, notamment. Joker, parce que bien que Davies soit utilisé à l’aile défensive gauche au Bayern Munich, John Herdman aime bien donner la liberté à son joyau de bouger comme il le veut en attaque.

« Nous, derrière, c’est un peu lent », ajoute Ciman. La défense belge est effectivement un des gros points d’interrogation à l’entame de ce tournoi. Toby Alderweireld, Jan Vertonghen et Thomas Meunier ont tous au-dessus de 30 ans et pourraient avoir de la difficulté à suivre le rythme.

Deux équipes prêtes

Du reste, Laurent Ciman est certain que les deux équipes seront prêtes pour ce premier match.

« Je connais [Roberto] Martinez, dit-il, parlant du sélectionneur de la Belgique. Je sais qu’il ne prendra aucun match à la légère. »

Pour le choix des joueurs à utiliser, « ça va être de trouver un bon mix entre fraîcheur, forme du moment, blessure ou pas blessure ».

Après, c’est ça qui fait que ce sont des coachs de nations qui vont à la Coupe du monde. Je suis sûr qu’ils seront préparés, que ce soit le Canada ou la Belgique.

Laurent Ciman

Malgré son parti pris pour les Belges – il a tout de même joué 20 matchs entre 2010 et 2018 avec les séniors –, Ciman « espère que le Canada va aller le plus loin possible ».

Parmi les six représentants du CF Montréal, l’ancien général de l’Impact a tout de même la fierté d’envoyer les défenseurs Kamal Miller, Alistair Johnston et Joel Waterman au Qatar.

« De toute façon, pour [le Canada], ce sera juste exceptionnel. J’espère que la Belgique va se frotter aux grosses équipes et avancer le plus loin possible, aussi. »