Si le nom de Chinonso Offor ne vous dit rien, ne remettez pas en doute vos connaissances sur le soccer.

Mathieu Choinière et Rudy Camacho étaient dithyrambiques, vendredi, en commentant la nouvelle acquisition du CF Montréal ; « je ne le connais pas », ont-ils répondu tour à tour au Centre Nutrilait.

On s’amuse, bien entendu. Classons cet échange sous le thème de la profondeur.

Le club a annoncé vendredi avoir obtenu cet attaquant nigérian du Fire de Chicago. En échange, Montréal envoie une somme de 325 000 $ d’argent d’allocation générale en 2023. Chicago recevra aussi une somme additionnelle de 275 000 $ conditionnelle aux performances du joueur.

Offor a 22 ans. Il est sous contrat jusqu’en 2023, avec une option pour 2024. En trois saisons dans l’organisation du Fire, l’attaquant a joué 41 matchs, dont 14 titularisations. Il a inscrit deux buts auxquels s’ajoutent deux passes.

« C’est une opportunité qui est survenue tout juste avant la fin de la fenêtre des transferts », qui s’est fermée mercredi dernier, reconnaît le directeur sportif et vice-président du club, Olivier Renard, dans un communiqué.

« Je le connaissais déjà depuis son passage en Europe et la situation à Chicago nous permettait de faire son acquisition maintenant pour le futur, ajoute-t-il. C’est un jeune joueur qui est grand et puissant, donc un excellent profil pour la MLS et un projet à long terme pour nous. Le Fire avait investi plus d’argent en lui et l’occasion était très intéressante pour nous. »

« C’est ce que le club décide de faire »

« Futur. » « Long terme. » Vous voyez le portrait.

Appelé à commenter la transaction, Wilfried Nancy a ainsi parlé d’un « jeune joueur avec un potentiel ».

« L’idée, c’est de trouver des solutions pour aider l’équipe à être performante dans le futur. C’est ce que le club décide de faire. »

Cette dernière remarque est intéressante de la part de l’entraîneur-chef. Un homme dans sa position, en quête de résultats immédiats, n’a pas nécessairement le luxe d’attendre plusieurs années pour voir un joueur éclore. Au vu de la position actuelle du club, aurait-il préféré que son directeur sportif l’aide à gagner dès maintenant ?

« Tout le monde sait que quand on est dans une bonne dynamique et que ça fonctionne bien, on espère […] profiter de ce moment-là. Mais la réalité, c’est qu’on ne pouvait pas, tout simplement. »

Avec l’acquisition de Chinonso Offor, Montréal a maintenant rempli les 30 positions seniors de son effectif, le maximum permis par la ligue. Olivier Renard doit aussi composer avec les contraintes salariales de la MLS, et n’a pas une grande marge de manœuvre sous le plafond salarial.

« Je ne vais pas chercher midi à quatorze heures. On ne pouvait pas se permettre de le faire », ajoute Nancy, en parlant de potentiels renforts pour cette année.

Du reste, Offor arrive dans un contexte de compétition interne au poste d’attaquant. On compte déjà Romell Quioto, Mason Toye, Kei Kamara, Sunusi Ibrahim, Jojea Kwizera et Bjørn Johnsen.

Jojea Kwizera, repêché en janvier, est aussi un projet pour l’avenir. Bjørn Johnsen, acquis à grands frais, n’a pas atteint le rendement escompté l’an dernier, et n’a pas encore joué cette saison, blessé.

Ibrahim n’a pas foulé le terrain depuis la fin de mai, et il n’est pas blessé. Son dernier match ? Son triplé face au Forge de Hamilton en Championnat canadien.

« Sunusi avait été intéressant contre le Forge, et après il est resté avec nous, souligne Nancy. Mais voilà, il y a des choses sur lesquelles il doit travailler. Il est en retard sur certaines choses. »

On peut donc estimer que Chinonso Offor viendrait s’installer autour d’Ibrahim et de Kwizera dans cette hiérarchie.

Les yeux sur Miami

À l’instar du match de mercredi contre le Crew à Columbus, Montréal affrontera encore ce samedi un concurrent en quête de qualification pour les séries. L’Inter Miami de Gonzalo Higuaín et d’Alejandro Pozuelo sera en ville.

« On est prêts pour ça », affirme Nancy.

« C’est une équipe totalement différente avec de jeunes joueurs qui courent beaucoup plus. […] Elle a fait pas mal de recrutement cette année. Ils peuvent jouer de différentes façons. »

Nancy devra composer avec l’absence de Zachary Brault-Guillard, qui s’est blessé à une cheville en première mi-temps mercredi. « Ce n’est pas quelque chose de trop grave », assure l’entraîneur-chef.

« Il dégageait quelque chose sur le terrain »

Les disponibilités médiatiques et l’entraînement avaient lieu en après-midi au lieu de l’habituelle matinée, vendredi. Plusieurs membres du club ont assisté aux funérailles de Jason Di Tullio en avant-midi.

Dont Wilfried Nancy.

« Ce n’était pas facile à voir, même si on se prépare toujours à ça, a-t-il commenté, encore une fois ému. Il est bien là où il est maintenant. C’est le plus important. »

Mathieu Choinière s’est rappelé l’entraîneur qu’il a côtoyé pendant plusieurs années de son développement.

« Il faisait tout avec passion, avec envie et amour, a raconté le milieu de terrain. Je me rappelle certaines séances, quand j’étais plus jeune à l’académie, on voyait les plus vieux s’entraîner avant nous. On voyait qu’il dégageait quelque chose sur le terrain en tant qu’entraîneur. Il animait tous les joueurs de son entraînement. »

Pospisil à la rencontre du CF Montréal

Il y avait de la belle visite sur le terrain principal du Centre Nutrilait, vendredi après-midi. Le joueur de tennis canadien Vasek Pospisil ainsi que le Finlandais Harri Heliövarra ont rencontré quelques joueurs du CF Montréal. Le club leur a d’ailleurs offert des maillots à leur nom.

« Le soccer est mon sport favori, a dit Pospisil à La Presse, après avoir discuté avec Samuel Piette, notamment. J’ai joué autant au soccer qu’au tennis jusqu’à l’âge de 12 ans. Mais le tennis était mon travail, même jeune. »

Pospisil vient de la Colombie-Britannique. Mais il n’a jamais vraiment suivi les activités des Whitecaps de Vancouver.

« Je suis sur le marché ! lance-t-il à la blague. Actuellement, j’ai une meilleure relation avec les joueurs ici qu’avec ceux des Whitecaps. Je vais les encourager demain. »