Ces matchs ont beau être amicaux, Bev Priestman ne cache pas son intérêt à faire avancer son équipe.

Les championnes olympiques de soccer disputeront ce mardi au stade Saputo le deuxième match de cette tournée de célébration après avoir remporté l’or à Tokyo. Elles s’étaient imposées 5-1 contre la Nouvelle-Zélande à Ottawa, samedi.

« Je m’attends à la même chose, a déclaré la sélectionneuse du Canada, lundi. Notre groupe veut continuer de pousser et de marquer des buts. C’est ce que nous devrons faire pour connaître du succès à la prochaine Coupe du monde. »

Ses joueuses s’entraînaient sur le gazon du stade montréalais, lundi après-midi. Pour atteindre les prochains objectifs, il leur faudra l’apport du groupe en entier. On peut donc s’attendre à un onze partant différent de celui de samedi dernier, question de faire jouer les 22 athlètes sélectionnées.

« On n’a pas beaucoup de temps pour se préparer, souligne Priestman. Je dois penser à comment je peux donner plus d’expérience et de temps de jeu à des joueuses dont l’apport est essentiel à ce groupe. »

Si Vanessa Gilles a déjà sa place dans l’alignement partant, les Québécoises Evelyne Viens et Gabrielle Carle pourraient donc s’attendre à fouler le terrain devant les spectateurs montréalais.

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Evelyne Viens

« C’est Bev qui va choisir, a commenté Viens à ce sujet après l’entraînement. J’espère avoir du temps de jeu demain, mais je serai là, peu importe mon rôle. »

Interrogée à savoir ce qu’elle doit accomplir pour faire sa place dans le XI du Canada, Viens rétorque en souriant qu’« en tant qu’attaquante, c’est assez simple ».

« Tu marques des buts, tu crées des occasions et tu remportes le ballon haut sur le terrain. Si je suis capable de faire une, deux ou trois affaires comme ça, ça va bien aller. »

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Bev Priestman, sélectionneuse du Canada

Le Québec a historiquement produit d’excellentes joueuses pour notre équipe nationale. Ça va continuer avec le talent qu’il y a dans les plus jeunes groupes d’âge.

Bev Priestman, sélectionneuse du Canada

Une première depuis 2015

« Il y avait quelque chose de différent » pour les joueuses lors du match à Ottawa, a commenté Priestman lundi matin. « Les partisans aiment cette équipe, et on l’a ressenti. »

L’équipe canadienne féminine de soccer jouera à Montréal pour la première fois depuis 2015, lors d’un match de Coupe du monde face aux Pays-Bas en phase de groupe.

« Je n’ai jamais mis le maillot canadien en sol québécois, a lancé la jeune Gabrielle Carle. […] On s’attend à ce que le peuple québécois soit content de nous voir. Ils sont toujours très fiers et ont beaucoup d’énergie. »

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Gabrielle Carle

Même son de cloche pour la défenseure Vanessa Gilles. « Ce sera une ambiance de fou, le stade est incroyable », a-t-elle jugé, tournant son regard vers les gradins du stade Saputo. « Le CF Montréal est un club historique pour le Canada. Les supporters aiment le foot et ils ont très hâte pour ce match. J’ai très hâte, l’équipe a hâte de revoir cette ambiance sur un terrain magnifique. »

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Vanessa Gilles

« Nous n’avons pas été ici depuis un bon bout de temps, a encore commenté Priestman. Les joueuses vont ressentir cet amour. »

Moment cocasse : alors que Vanessa Gilles, joueuse née à Châteauguay mais qui a grandi à Ottawa, s’apprêtait à répondre à une question lui demandant si elle se considérait plus québécoise que franco-ontarienne, Evelyne Viens s’est interposée :

« Dis la vérité, tu es québécoise ! Tu es née à Montréal ! »

Et Vanessa Gilles a répondu diplomatiquement : « C’est la beauté du Canada. On vient à peu près de partout. Je suis née à Châteauguay et j’ai vécu 12 ans en Chine. Je passais tous mes étés ici à Châteauguay, à Montréal. Mais c’est vrai que j’ai commencé le foot à Ottawa. »

« Est-ce que je suis franco-ontarienne, est-ce que je suis québécoise ? Je ne le sais pas, vous me le dites ! »