(Toronto) Le Canada a emprunté le chemin difficile pour atteindre la dernière étape des qualifications pour la Coupe du monde de soccer.

Les plans de la Concacaf ont changé plusieurs fois en raison de la pandémie de COVID-19 et le Canada, classé 59e au monde, a dû passer à travers une première ronde de 29 équipes, puis une phase éliminatoire afin de rejoindre le Mexique (no 9), les États-Unis (no 10), le Costa Rica (no 44), la Jamaïque (no 50) et le Honduras (no 63) dans ce qui est surnommé le tournoi octogonal. Le Salvador (no 64) et le Panama (no 74) ont suivi un parcours similaire à celui du Canada pour aussi se qualifier.

L’entraîneur-chef du Canada, John Herdman, croit que le long parcours rapportera des dividendes. On verra au cours des prochains mois la véritable valeur de cette expérience durement acquise.

Le Canada a 14 matchs pour se tailler une place pour la Coupe du monde pour une première fois depuis 1986 et s’envoler vers le Qatar en 2022. Son parcours commence jeudi au BMO Field, à Toronto, face au Honduras.

Il s’agira pour le Canada d’un premier match en sol canadien depuis le 15 octobre 2019. Depuis, les Canadiens ont disputé 15 rencontres à l’étranger, compilant un dossier de 11-4-0, s’inclinant seulement contre l’Islande, le Mexique et les États-Unis (deux fois).

Herdman croit que son équipe s’est endurcie mentalement au cours de ses voyages.

« Une nouvelle mentalité s’est développée pendant la Gold Cup, une mentalité qui nous permet d’approcher ce match contre le Honduras sans avoir peur de personne. Nous n’avons peur de personne dans cette ronde de qualification », a dit Herdman lors d’une brève visioconférence après un entraînement au BMO Field, mercredi.

« Nous savons que des matchs difficiles nous attendent, des matchs très difficiles, mais nous pouvons avoir confiance en notre talent et notre mentalité. Et tactiquement, les choses ont cliqué. »

Peu d’entraîneurs canadiens ont pu dire la même chose par le passé. Herdman croit que son groupe est prêt pour le défi qui l’attend. « Le temps est venu », a-t-il dit.

Si les matchs de première ronde contre les Bermudes, les îles Caïmans, Aruba et le Suriname ne peuvent être comparés à ce qui attend les Canadiens, ils peuvent bâtir sur les victoires à l’étranger pendant la pandémie sans aucune marge de manœuvre. Un duel contre Haïti lors de la deuxième ronde a été un moment marquant selon Herdman, quand le Canada a gagné 1-0 en terre hostile à Port-au-Prince en juin.

Herdman pourra compter sur une formation talentueuse au cours des prochains jours, incluant Atiba Hutchinson, Milan Borjan, Alphonso Davies, Jonathan David, Stephen Eustaquio, Cyle Larin et Tajon Buchanan.

« Je suis chanceux, car je crois qu’il y a peut-être quatre équipes qui ont autant de profondeur que le Canada à travers la Concacaf à ce stade-ci de la compétition », a dit Herdman, citant le Mexique, les États-Unis et la Jamaïque.

Après son match contre le Honduras, le Canada se rendra à Nashville pour affronter les États-Unis, dimanche. Il sera de retour à Toronto mercredi prochain pour accueillir le Salvador.

Le mois prochain, le Canada affrontera le Mexique et la Jamaïque avant de retourner au BMO Field pour un duel contre le Panama le 13 octobre.

Huit autres matchs seront disputés avant la fin du tournoi, tard en mars. Les trois équipes en tête du groupe obtiendront leur billet pour le Qatar. L’équipe en quatrième position disputera un barrage intercontinental de la dernière chance.

« Les joueurs connaissent l’enjeu et l’importance de ce moment pour notre pays, a dit Herdman. C’est sincèrement un point tournant. Mais nous n’allons pas laisser ça ajouter un poids sur nos épaules. Nous allons nous amuser avec nos partisans. Nous allons saisir cette occasion et tout donner. »

La stratégie est simple : gagner à domicile et aller voler des points à l’étranger.

En vertu des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, un maximum d’un peu moins de 15 000 spectateurs sera admis au BMO Field jeudi soir.