(Londres) L’attaquant et capitaine du club anglais Watford, Troy Deeney, a annoncé mardi qu’il refusait de reprendre l’entraînement en petit groupe avec son club par crainte de ramener le virus chez lui et de contaminer son fils de 5 mois.

« On est censé revenir cette semaine. J’ai dit que je n’irai pas », a annoncé, dans un podcast sportif, celui qui est l’un des plus fervents opposants au retour du football en raison de la pandémie de COVID-19.

Mon fils a 5 mois et il a des difficultés respiratoires. Je ne veux pas rentrer à la maison et le mettre en danger.

Le capitaine du club anglais Watford, Troy Deeney.

Lundi, les 20 clubs de Premier League avaient voté en faveur d’une reprise des entraînements « par petits groupes » et « en respectant la distanciation sociale ».

Mais le championnat anglais espère passer prochainement à des entraînements avec contact, dans l’optique de reprendre les matchs dans la seconde moitié de juin et terminer la saison figée en mars par la pandémie, après 29 journées.

Lourd bilan en Angleterre

Cependant, le virus reste actif en Angleterre, deuxième pire bilan en termes de morts au monde, et les tests réguliers promis aux joueurs ne suffisent pas à rassurer Deeney.

« On va être testés et on sera dans un environnement très sûr, mais il suffit d’une seule personne (contaminée) dans le groupe. Je ne veux pas ramener ça à la maison », a-t-il argumenté en pointant ce qu’il estime être des incohérences.

Je ne pourrai pas aller chez le coiffeur avant mi-juillet, mais je peux m’entasser avec 19 personnes dans une surface de réparation pour disputer un ballon aérien ? Je ne vois pas comment ça peut marcher.

Le capitaine du club anglais Watford, Troy Deeney.

Deeney a aussi souligné du risque accru qui touche les populations noires, comme lui, asiatiques ou d’autres minorités ethniques, en cas de contamination.

Une personne noire a –à âge, santé préexistante et conditions socio-économiques égales– deux fois plus de risques de mourir si elle développe la COVID-19 qu’une personne blanche, selon l’office des statistiques nationales (ONS).

Lors de conférences téléphoniques avec les dirigeants, « j’ai posé des questions très simples […] Y aura-t-il des examens complémentaires ? Des trucs cardiaques pour voir si les gens ont des problèmes ? Non. Okay, eh bien moi je pense que ça devrait être pris en compte », a détaillé l’attaquant de 31 ans.