Un penalty manqué, trois tirs sur les montants, un festival d'occasions... Le Real Madrid a concédé un nul cauchemardesque contre Valence (2-2) samedi pour la 36e journée du Championnat d'Espagne, laissant s'envoler vers le titre le FC Barcelone, vainqueur de la Real Sociedad (2-0).

La «Maison blanche» était en mode chat noir: au stade Santiago-Bernabeu, le Real a encaissé deux buts contre le cours du jeu de Paco Alcacer (19) et Javi Fuego (26e) et raté un penalty par Cristiano Ronaldo (45+2). Et la réduction du score de Pepe sur corner (56), l'égalisation d'Isco sur une frappe limpide (84) et une folle pression finale n'ont pas suffi pour l'emporter.

Bref, le Real Madrid (2e, 86 pts) a probablement fait une croix sur la Liga à deux journées de la fin. Le club merengue doit désormais espérer deux faux pas du Barça (1er, 90 pts), qui n'a besoin pour être sacré que d'une victoire contre l'Atletico Madrid ou bien à domicile face au Deportivo La Corogne.

Évidemment, reste à savoir si ces deux dernières journées seront jouées alors que la Fédération espagnole (RFEF) et le syndicat des joueurs (AFE) ont menacé d'une grève illimitée du football à partir du week-end prochain, afin de protester contre un récent décret gouvernemental sur la question des droits télévisés.

Mais cette menace n'est pas le plus grand souci du Real. Le club champion d'Europe 2014 n'a plus le choix pour sauver son printemps: il doit conserver sa couronne en Ligue des champions, où les joueurs de Carlo Ancelotti vont devoir remonter mercredi l'écart d'un but concédé en demi-finale aller contre la Juventus Turin (2-1).

Ronaldo rate un penalty

Il faut espérer pour eux qu'ils auront plus de chance que ce week-end contre Valence.

Le cauchemar a débuté par une pléiade d'occasions manquées: coup franc magistral de Gareth Bale sur l'équerre du but valencien (14), tête de Cristiano Ronaldo sur la transversale (19) et tir de «Chicharito» Hernandez sur le poteau (40).

Pour ne rien arranger, le métronome allemand Toni Kroos a été contraint de sortir sur blessure (24), apparemment touché au fessier, ce qui a complètement désorganisé le onze merengue, déjà privé de Karim Benzema (convalescent) et Raphaël Varane (ménagé).

Et il y a eu ces deux buts en forme de coups du sort: un contre conclu par Paco Alcacer (19) et une tête de Javi Fuego (26) qui a valu au gardien madrilène Iker Casillas les sifflets nourris du Bernabeu.

Enfin, pire que tout pour le mental, Gareth Bale a obtenu un penalty juste avant le repos (45+1) mais Ronaldo a vu sa frappe stoppée par Diego Alves, un spécialiste de l'exercice.

Le Barça se frotte les mains

En seconde période, seul «Chicharito» Hernandez a tenté de secouer le Real, obtenant notamment le corner qui a amené la réduction du score de Pepe (56). Et même si Isco a entretenu l'espoir par une frappe splendide (84), Valence a fini par arracher un nul précieux dans sa quête d'une qualification pour la Ligue des champions.

Du coup, c'est le Barça qui se frotte les mains. Les Catalans peuvent être sacrés champions dès le week-end prochain, si la menace de grève ne l'empêche pas.

Au Camp Nou, les hommes de Luis Enrique ont remporté samedi un succès précieux contre la Real Sociedad ,solide en défense: but de Neymar sur une ouverture lumineuse de Lionel Messi (51) et ciseau splendide de Pedro dos au but (85), dont l'image fera probablement le tour de l'Europe.

Messi, déjà héros de la demi-finale aller de C1 face au Bayern Munich mercredi (3-0), a encore été très bon samedi. Et l'Argentin semble aborder en pleine forme le grand objectif de la fin de saison du Barça: remporter un fabuleux triplé Liga-Ligue des champions-Coupe du Roi, comme 2009.

Une fois encore, l'étincelle est venue de Lionel Messi: l'Argentin a fait la différence contre la Real Sociedad avec une ouverture lumineuse prolongée par un défenseur jusqu'à Neymar, buteur de la tête (51).

La «spéciale» de Messi, le ciseau de Pedro

C'est la fameuse «spéciale» de Messi cette saison, ce centre rentrant depuis l'aile droite qu'il aime distiller pour servir un partenaire au second poteau. Pour le moment, les adversaires du Barça restent impuissants devant ce geste: Neymar, trompé par un rebond (20), ou Luis Suarez, auteur d'une tête au ras du poteau (32), auraient d'ailleurs pu marquer plus tôt sur des ballons similaires de Messi.

Trois jours seulement après l'intense bataille contre le Bayern, les trois attaquants du trio «MSN» n'ont d'ailleurs pas été mis au repos: l'entraîneur barcelonais Luis Enrique, qui avait fait tourner l'effectif au coup d'envoi, a reconduit son trident offensif vu l'importance de ce match pour la conquête du titre, avant un rude déplacement prévu sur la pelouse de l'Atletico Madrid pour la 37e journée.

Les Sud-Américains ne l'ont pas déçu, même s'ils se sont souvent heurtés à l'excellent gardien du club basque Rulli (7, 13, 85).

Pour ne rien gâcher, un autre attaquant barcelonais s'est signalé: Pedro Rodriguez, souvent réduit au rôle de remplaçant cette saison, a effectué une entrée en jeu remarquée avec un impeccable ciseau dos au but (85) dont l'image fera probablement le tour de l'Europe.

David Moyes, l'entraîneur écossais de la Real Sociedad, pourra toujours se consoler en se disant que son équipe a bien défendu, fermant les espaces et empêchant une défaite plus lourde.