Après des stages au Mexique, aux États-Unis et dans l'Ouest canadien, ainsi que des tournois en Europe, le grand jour est enfin arrivé pour la sélection canadienne des moins de 20 ans. Sur les coups de 20h, ce soir, elle tapera les premiers ballons de son Mondial contre le Ghana, au BMO Field de Toronto.

Avec l'étiquette de pays organisateur, le Canada a été placé d'office dans le groupe A, qui comprend aussi la Corée du Nord et la Finlande. Les deux équipes le mieux classées accéderont aux quarts de finale d'un tournoi disputé par 16 pays. Outre Montréal, qui accueillera notamment la finale le 24 août, Moncton, Toronto et Edmonton sont les villes hôtes.

«Les filles ont hâte de commencer, car cela fait 18 mois que le groupe travaille ensemble, a indiqué le sélectionneur canadien Andrew Olivieri, en entrevue téléphonique. Il y a bien sûr eu des changements, puisque certaines ont fait le Mondial des moins de 17 ans, alors que d'autres ont fait leurs débuts avec les seniors. Ce n'est que dans les derniers mois que l'on a réuni le groupe.»

Comme chaque pays organisateur, le Canada a clairement défini les objectifs de sa compétition. Sur le plan des résultats, la sélection espère revivre l'épopée de 2002, au cours de laquelle elle s'était inclinée en finale contre les États-Unis.

Depuis cette phase finale, déjà organisée en sol canadien, elle n'a cependant plus dépassé le stade du premier tour. Il n'empêche que le tirage au sort lui a réservé un parcours initial plutôt clément, bien loin de la difficulté du groupe B. Sauf qu'en cas de qualification pour les quarts de finale, elle pourrait croiser l'Allemagne ou les États-Unis, vainqueurs de cinq des six derniers tournois. Le Brésil et la Chine sont également des équipes coriaces.

«Il faut y aller un match à la fois. C'est sûr que l'on veut gagner le quart de finale, mais il faut commencer par le premier match, puis voir notre potentiel, indique l'attaquante Valérie Sanderson. Il faut d'abord gagner ce premier match contre le Ghana, puis voir comment les choses vont aller. Mais notre objectif est d'aller plus loin que les quarts de finale.»

Au-delà du parcours, le Mondial est aussi l'occasion de donner une expérience internationale à celles qui remplaceront Christine Sinclair et compagnie dans les années à venir. Kadeisha Buchanan, Jessie Fleming, Ashley Lawrence, Sura Yekka et Rebecca Quinn ont, par exemple, déjà été convoquées par le sélectionneur de l'équipe senior, John Herdman.

«L'objectif est surtout de les développer pour la Coupe du monde de 2015 et les années suivantes, a résumé Olivieri à propos du tournoi des moins de 20 ans. On espère faire progresser les joueuses qui ont récemment fait leurs débuts avec l'équipe senior et en ajouter une ou deux autres.»

À long terme



Deux ans peuvent parfois faire une différence énorme. Peu après sa nomination à la tête de la sélection féminine des moins de 20 ans, Olivieri a entrepris son premier Mondial, en 2012, avec l'objectif de «faire le mieux possible». Quelques mois plus tard et avec Herdman en haut de la pyramide, une vision à long terme du développement des joueuses élite a été couchée sur papier. Elle comprend notamment une continuité dans la formation, de l'âge de 13 ans jusqu'à l'équipe senior.

Grand espoir du soccer canadien, Buchanan, qui évolue en défense centrale, aura ainsi connu trois phases finales entre 2012 et 2015 dans trois catégories d'âge différentes.

«Avec les jeunes, la priorité est le développement et le style de jeu, alors qu'avec l'équipe senior, c'est d'avoir des résultats, a expliqué Olivieri. [D'une équipe à l'autre], le style peut parfois être différent, mais c'est sûr que l'on travaille dans la même direction. Les directeurs du programme mettent en place une vision, mais ce sont les jeunes qui vont l'améliorer tout en restant dans les paramètres du système.»

Au chapitre collectif, Olivieri a travaillé pour avoir une sélection «capable de contrôler le rythme du match» avec un jeu davantage «dirigé vers le but adverse».

Il peut aussi s'appuyer sur un groupe qui, chez les moins de 17 ans, a atteint les quarts de finale du dernier Mondial. «On est une dizaine à avoir participé à ce tournoi en Azerbaïdjan. Ça fait deux ou trois ans que l'on s'entraîne ensemble à un niveau intense, a indiqué Sanderson. Le fait de se connaître crée des liens dans l'équipe et, en étant connectées de la sorte, on va avoir une meilleure équipe.»

Dix des trente-deux matchs de la Coupe du monde se dérouleront au Stade olympique au cours des trois prochaines semaines. En plus de six matchs de la phase de groupe, Montréal accueillera un quart de finale, une demi-finale, le match pour la troisième place, ainsi que la finale. Le premier rendez-vous aura lieu demain, avec le programme double France-Costa Rica puis Nouvelle-Zélande-Paraguay.