Pour espérer rêver aux séries, l'Impact devra améliorer deux aspects importants de son jeu: les coups de pied arrêtés défensifs et la gestion des fins de match.

L'an dernier, le onze montréalais a perdu un nombre incalculable de points en s'écroulant dans la dernière demi-heure de ses rencontres. Au total, il a cédé à 28 reprises après la 60e minute de jeu, soit près de 55% de ses buts encaissés.

Ce mal s'est étendu à l'ensemble de son calendrier régulier, de l'égalisation du Fire de Chicago, le 17 mars, au but décisif d'AJ Soares, du Revolution de la Nouvelle-Angleterre, le 27 octobre.

Comme toujours, ce problème n'a pas de cause unique. «Cela vient surtout de la mentalité, même si la condition physique est aussi un facteur important, croit Davy Arnaud. Nous devons nous concentrer davantage pour ne plus céder autant de buts à ce moment-là.»

Ces écroulements récurrents, également marqués par quelques changements de joueurs inappropriés, sont surtout venus lors des matchs disputés à l'extérieur. Les points bêtement perdus à Dallas, au Colorado, à Chivas USA ou à DC United ont d'ailleurs poussé l'équipe d'entraîneurs à aborder le sujet avec les joueurs dès les premiers jours du camp d'entraînement.

«Au niveau mental, il faut avoir la confiance de se dire que nous sommes une bonne équipe et que nous sommes capables de jouer sur la route. Mais dans un match, il y a des moments que nous devons apprendre à gérer, explique l'entraîneur adjoint Mauro Biello. Quand nous voyons que nous sommes sous pression, c'est le temps de resserrer les choses. Un match nul à l'extérieur, c'est aussi un bon résultat.»

À ce sujet, la présence d'Alessandro Nesta dès le début de la saison sera sans doute de nature à rassurer le bloc montréalais. Mais encore faut-il que le physique suive.

Une nouvelle approche

L'arrivée d'un nouveau préparateur physique, juste avant le stage en Italie, a permis d'établir les bases du travail accompli depuis lundi au Complexe sportif Marie-Victorin. Malgré l'éloignement des derniers mois, Paolo Pacione a concocté un programme spécifique pour chacun des joueurs du club.

«Il y avait les mêmes bases pour tout le monde, mais aussi une approche individuelle pour corriger des faiblesses posturales ou des blessures», précise Pacione. Par exemple, Marco Di Vaio, qui n'a pas bénéficié de trêve estivale en 2012, a pu se reposer un peu plus longtemps que ses coéquipiers avant d'augmenter la cadence, début janvier.

Selon Pacione, ses instructions, qui devraient améliorer l'endurance cette saison, ont été suivies à la lettre par les joueurs. Et gare à ceux qui essayaient de ne pas faire un suivi adéquat.

«J'avais mis en place un système qui leur permettait de me faire rapport après chaque jour ou chaque semaine. Et quand je n'avais pas de nouvelles, j'ai pris mon téléphone, souligne celui qui a déjà travaillé pour la sélection canadienne. Ils ont bien travaillé et on voit que leur niveau physique est déjà très très bon.»

La méthode Pacione, comprenant par ailleurs la diffusion de musique durant l'échauffement, se marie parfaitement avec celle de Marco Schällibaum qui préconise un travail physique avec ballon.

«Ce que nous faisons au niveau physique est très intimement relié au soccer. Il y a moins de courses et davantage d'exercices avec le ballon», se réjouit Arnaud avant de souligner que l'ajout d'une trame sonore «brisait la monotonie.»

À partir du camp floridien, Pacione équipera également les joueurs de GPS afin de mesurer les efforts fournis ou les distances parcourues. «Cela aide énormément les entraîneurs et cela permet de mieux faire comprendre aux joueurs ce qui leur est demandé», conclut-il.

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