José Mourinho se retrouve en première ligne après la nouvelle défaite du Real Madrid dimanche à Osasuna en Liga: les dirigeants lui ont donné tout ce qu'il voulait mais l'équipe manque cruellement de constance, à l'inverse d'un Barça qui s'envole.

Quand les résultats sont là, il est facile de pardonner à «Mou» sa morgue et ses piques, adressées à l'adversaire, à l'arbitre ou à ses propres joueurs. Mais au moindre faux pas sur le terrain, l'entraîneur portugais doit s'attendre à ce qu'on lui tombe dessus.

C'était déjà le cas après le naufrage au Camp Nou face au Barça (5-0) et la leçon tactique donnée ce jour-là par «Pep» Guardiola.

Le numéro deux du Real, Jorge Valdano, qui s'est récemment opposé à Mourinho concernant le recrutement d'Adebayor (il était contre, Mourinho était pour), va certainement retrouver de la voix au sein du club madrilène.

Une mauvaise nouvelle pour Mourinho qui souhaitait plutôt voir Valdano, bras droit du président Florentino Perez, s'éloigner du vestiaire «merengue», au profit de Zinédine Zidane, fan avoué de sa méthode de travail.

Mourinho et Valdano refusent de commenter en public l'état de leur relation mais elle est tout sauf idyllique. Interrogé sur Adebayor, Mourinho avait remercié le président et le directeur général exécutif, José Angel Sanchez. Pas un mot pour Valdano.

«Rien à reprocher»

Dimanche, après la préoccupante défaite à Osasuna (1-0), Mourinho était étonnamment sage en conférence de presse. Il n'en voulait à personne: «L'arbitre a fait un très bon match et mes joueurs ont fait dignement leur travail. Je n'ai rien à leur reprocher. Ils se sont battus jusqu'à la fin, c'est pour ça que je pars tranquille» de Pampelune.

Sans en faire le coupable numéro un, l'influent quotidien sportif Marca pointait néanmoins du doigt le schéma tactique du technicien portugais.

«La création du jeu, aux mains de Khedira et Lass (Diarra) a été nulle», assurait en une le journal. «Les carences au milieu du terrain et les changements plus que discutables du Portugais ont conduit l'équipe à la défaite», osait plus loin un chroniqueur du quotidien madrilène.

Mourinho, maître tacticien vénéré à Porto, Chelsea et à l'Inter Milan, avait laissé sur le banc le champion du monde espagnol Xabi Alonso, passeur à la précision diabolique et lien habituel entre le milieu et l'attaque du Real. Il a tardé à le faire entrer en jeu, ne réagissant qu'après l'ouverture du score d'Osasuna (62e).

L'entraîneur du Real avait qualifié la débâcle à Barcelone de «défaite très facile à digérer», car «sans possibilité de gagner». «Ce n'est pas une de ces défaites difficiles à accepter quand vous perdez alors que vous ne méritiez pas de perdre», avait-il ajouté.

À Pampelune, Mourinho a assuré que son équipe ne méritait pas de perdre. Comment va-t-elle digérer cette fois la défaite? D'autant que le Barça, double champion en titre, est bien plus loin au classement (sept points devant).