Après Toronto, les regards de la LNH se tournent désormais vers Columbus.

Le temps n'a malheureusement pas arrangé les choses pour le DG des Blue Jackets, Jarmo Kekalainen.

L'agent de son meilleur compteur Artemi Panarin l'a confirmé cette semaine: la star de l'équipe ne négociera pas une prolongation de contrat avant la fin de la saison.

Et le gardien numéro un de l'équipe, Sergei Bobrovsky, 30 ans, un éventuel joueur autonome sans compensation comme Panarin à compter du 1er juillet, et lui aussi peu intéressé à négocier un contrat avec l'équipe, n'est plus que l'ombre de lui-même. La valeur de ce double gagnant du trophée Vézina baisse au fil de ses performances et de ses sautes d'humeur.

Kekalainen est coincé. Son club est parmi les qualifiés en séries éliminatoires, avec trois points d'avance sur Buffalo, dernière équipe exclue, et un match de plus à disputer.

Columbus veut participer aux séries et a besoin de ses deux vedettes russes pour le faire, mais ne voudra pas non plus les perdre sans rien obtenir en retour à la fin de la saison.

Les Islanders de New York ont tenté le coup avec John Tavares l'an dernier. Garth Snow a frappé dans le vide deux fois. Les Islanders n'ont pas participé aux séries et Tavares a quitté l'équipe. Snow, lui, a perdu son poste sans grande surprise.

«J'affirme depuis le début que nous prendrons des décisions difficiles si nous avons à le faire», a déclaré mardi Kekalainen aux journalistes affectés à la couverture du club. 

La date butoir des échanges du 25 février approche à grands pas.

Même s'il a un statut de joueur de location, Panarin sera hautement convoité. Il a 27 ans. Il compte 55 points en 47 matchs, après une saison de 82 points. Ses succès à Columbus prouvent que ses saisons de 77 et 72 points avec les Blackhawks n'étaient pas seulement attribuables à la présence de Patrick Kane au sein de son trio.

Kekalainen jure qu'il n'échangera pas Panarin, ou encore Bobrovsky, s'il n'obtient pas l'offre espérée. Il cite en exemple le cas du défenseur Jack Johnson l'an dernier. Le DG des Blue Jackets exigeait un choix de première ronde pour ses services. Il ne l'a pas obtenu. Johnson est demeuré avec l'équipe jusqu'à la fin de la saison, avant de signer un contrat avec les Penguins de Pittsburgh à l'ouverture du marché des joueurs autonomes.

Il s'agit bien sûr d'un bluff de circonstance. Kekalainen pouvait se permettre de perdre Johnson sans recevoir d'actif en retour. Son défenseur avait perdu la confiance de John Tortorella et a été rayé de la formation lors cinq derniers matchs en saison régulière et les six en séries éliminatoires, après avoir été relégué au sein de la troisième paire au préalable.

Kekalainen pourra obtenir encore plus en retour de ses deux joueurs si l'un de ses homologues parvient à leur faire signer une entente à long terme avant de conclure la transaction. Mais ceux-ci voudront-ils renoncer à leur statut de joueur autonome à quelques mois de l'atteindre?

Pour compliquer les choses, Bobrovsky a une clause de non-mouvement. Il peut refuser tout échange.

Un club en reconstruction ne voudra pas payer le prix exigé pour un gardien comme Bobrovsky sans avoir l'assurance de le retenir à long terme. Cet état de choses élimine donc plusieurs scénarios.

Les clubs à la recherche d'un gardien tout en ayant des attentes printanières ne sont pas légion. L'Avalanche du Colorado peut-être? Mais encore, malgré ses ennuis actuels, Semyon Varlamov a prouvé par le passé sa valeur.

Il faudra beaucoup de créativité de la part de Kekalainen et de ses interlocuteurs pour trouver une solution à l'avantage des Jackets. Peut-être offrir les deux joueurs simultanément à la même équipe et espérer que celle-ci puisse offrir aux deux une prolongation de contrat?

Kekalainen a pris le pari cet été de garder ces deux joueurs malgré l'incertitude qu'ils laissaient planer à propos de leur avenir à Columbus. Il espérait sans doute les convaincre de rester en obtenant de bonnes performances collectives.

Les Blue Jackets ont une jolie fiche de 28-18-3, la ville sise au coeur de l'Ohio demeure agréable et l'organisation traite bien ses joueurs.

Il serait intéressant de pouvoir déterminer à quel point la présence d'un entraîneur rugueux comme John Tortorella ne désenchante pas nos deux hockeyeurs récalcitrants.

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La puissance de ce bijou de texte d'Yves Boisvert me force à bafouer notre protocole quotidien et à vous suggérer une lecture dans une autre section que la nôtre. Enfin quelqu'un pour nous expliquer, avec justesse et clarté, pourquoi Dieu a choisi Donald Trump à la présidence des Etats-Unis d'Amérique, mais pourquoi aussi Trump a choisi Dieu!