Il y a quelques semaines à peine, le Canadien accumulait les victoires et les Golden Knights de Vegas croupissaient dans les abysses du classement général.

Il y a quelques semaines à peine, Tomas Tatar ressemblait à un compteur de 35 buts et Max Pacioretty au Tomas Tatar des Golden Knights.

Il y a quelques semaines à peine, Claude Julien semblait avoir rajeuni de 10 ans et il coachait l'équipe avec une audace qu'on ne lui connaissait pas.

Il y a quelques semaines à peine, les Penguins de Pittsburgh étaient à huit points d'une place en séries et le poste de Mike Sullivan semblait menacé.

Le Canadien a joué un très bon match hier contre les Hurricanes de la Caroline. Mais dans le contexte, le résultat est fort décevant.

Perdre un tel match contre un gardien en état de grâce n'a rien de dramatique dans une séquence heureuse. Mais l'équipe subissait un cinquième revers de suite et se voit désormais exclu, du moins momentanément, du portrait des séries.

Retour du balancier.

Tomas Tatar a refroidi un peu, deux points à ses cinq derniers matchs, mais il demeure un attaquant d'impact pour le Canadien.

Max Pacioretty, par contre, prend finalement son envol. Il a obtenu 11 points à ses 8 derniers matchs. Vegas a remporté cinq de ses six derniers matchs, le dernier par la marque de 8-3 aux dépens des pauvres Blackhawks hier. Ils viennent d'accéder au troisième rang de leur division.

Il aurait été presque impensable, du moins insultant, d'obtenir un espoir de premier plan, Nick Suzuki, un choix de deuxième ronde et de voir Tatar produire davantage que Pacioretty.

Retour du balancier.

Les Penguins de Pittsburgh viennent de remporter une deuxième victoire consécutive, une troisième à leurs quatre derniers matchs. Ils s'approchent à deux points du Canadien et du neuvième rang dans l'Association de l'Est, avec deux matchs de plus à jouer. Le CH aura fort à faire pour s'accrocher à une place en séries.

Retour du balancier.

Claude Julien semblait en harmonie avec la phase de rajeunissement du Canadien en début de saison. Le naturel semble revenir au galop.

David Schlemko semble jouir d'une immunité étonnante depuis son retour au jeu. Il est le défenseur le plus utilisé de l'équipe après Jeff Petry et Shea Weber.

Schlemko, 31 ans, soumis trois fois au ballottage au cours de sa carrière, jouait en moyenne 16:45 à San Jose avant d'être acquis par le Canadien, alors qu'il était dans la force de l'âge.

Son temps d'utilisation s'est élevé à 18:39 au New Jersey l'année précédente au sein d'une défense atroce. L'année précédente, à Calgary, on l'a utilisé en moyenne 12:39 en 19 matchs. C'est l'hiver où il a joué pour trois clubs.

À Montréal, le voilà pressenti comme le partenaire de Shea Weber au sein de la première paire.

Il nous a montré à nouveau hier ses forces et ses faiblesses. Une bonne première passe quand il n'est pas sous pression. Mais une fâcheuse tendance à se retrouver stationnaire lorsqu'il est en possession de la rondelle, et un temps de réaction inférieur à la moyenne.

Pendant ce temps, Mike Reilly se retrouve sur la tribune de la presse. On a été peu patient à son endroit. On chuchote que le jeune homme n'est pas très réceptif aux enseignements de ses entraîneurs et on veut le mettre au pas.

On n'est pas très patient non plus envers Victor Mete, l'un des rares défenseurs avec Mike Reilly et Jeff Petry capables d'appuyer l'attaque à cinq contre cinq.

Même s'il a joué du côté droit dans les rangs juniors, on ne sent pas Mete aussi à l'aise de ce côté. Il jouait à gauche l'an dernier. Les ennuis de Reilly ont commencé quand on a commencé à le faire jouer à droite à l'occasion lui aussi, fin octobre.

N'aurait-on pas intérêt à placer ces deux bons jeunes défenseurs offensifs dans un contexte où ils pourraient davantage se mettre en valeur?

À l'heure actuelle, la dynamique en défense ressemble drôlement à celle de l'an dernier. D'où les ennuis de l'équipe.

Claude Julien nous rappelle le Claude Julien de l'an dernier par sa propension à former un quatrième trio de la vieille école.

Dany Dubé avait raison dans son analyse hier de rappeler que le bâton de Nicolas Deslauriers n'est jamais placé au bon endroit et qu'il coupe très rarement les passes adverses.

Son manque de mobilité constitue également un handicap. Pourtant, on continue de l'utiliser régulièrement en infériorité numérique et quand vient le temps de faire des changements de personnel, Matthew Peca ou Charles Hudon sont les élus pour un retrait de la formation.

Après le troisième but des Bruins, samedi, il restait 2:20 à faire dans la rencontre. Le temps d'utiliser au maximum trois trios, deux si un temps d'arrêt est appelé. Avec un déficit d'un but, Claude Julien a envoyé son quatrième trio sur la glace.

Deslauriers, Kenny Agostino et Michael Chaput lui ont donné une bonne présence en territoire adverse, mais quelles sont les probabilités de voir ces trois-là marquer le but égalisateur, alors qu'ils avaient deux buts en 33 matchs à trois depuis le début de la saison?

On ne transforme pas un club du jour au lendemain. Les Sabres de Buffalo, premiers au classement général, ont repêché trois fois parmi les deux premiers depuis 2014. Ils ont repêché six fois parmi les huit premiers lors des six derniers repêchages. Leur reconstruction remonte à des années.

Le Canadien a reconstruit sa ligne du centre. L'attaque a rajeuni. Reste maintenant à s'occuper de la défense. Le côté droit ne pose pas d'inquiétude avec Shea Weber, Jeff Petry, Noah Juulsen et l'arrivée prochaine de l'étonnant Josh Brook, 27 points en 18  matchs à Moose Jaw, l'un des meilleurs défenseurs dans les rangs juniors au pays. Il faut maintenant s'affairer à rebâtir le côté gauche.

Qui croyait vraiment à une qualification en séries cet hiver?

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À LIRE

Les propriétaires des Alouettes, Andrew Wetenhall et son père Robert, sont inquiets. Avec raison. Mais ils sont les principaux artisans de leurs malheurs. C'était à eux de ne pas nommer un extraordinaire incompétent à titre de DG.

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À VOIR 

La Presse tiendra le 6 décembre prochain sa traditionnelle Revue de l'année, une rencontre avec quelques-uns de ses journalistes et chroniqueurs qui reviendront sur les moments incontournables de l'actualité de 2018, au MTELUS. Mes collègues Philippe Cantin et Richard Labbé y discuteront du renouveau du Canadien de Montréal. Pour se procurer des billets:https://www1.ticketmaster.ca/event/3100555FC70E43A8?dma_id=522&lang=fr-ca&brand=mtelus&camefrom=CFC_SPECTRA_FR