Fermez les yeux et pensez Ă Gary Carter, l'ancien receveur des Expos.
        Le sourire, le charme, la même obsession de ne déplaire à personne. Des réponses souvent trop embellies pour ménager la chèvre et le chou.
        Ouvrez les yeux.
Vous avez Shane Doan.
Hier encore, le capitaine des Coyotes répondait à mes questions comme si on se connaissait depuis toujours. Avec un sourire constamment accroché aux lèvres et ce regard intense qui ne vous lâche jamais.
On ne peut pas l'accuser d'entreprendre une opération charme envers un journaliste montréalais puisque Doan a toujours été le gentleman parfait depuis le début de sa carrière entreprise en 1995.
Je ne sais pas ce qui s'est passé sur la patinoire du Centre Bell le 13 décembre 2005 lors du match entre les Coyotes et le Canadien. Denis Coderre maintient qu'il a proféré des insultes racistes à l'endroit des arbitres francophones sur place. Doan a toujours nié avec véhémence ces accusations, allant même jusqu'à poursuivre Coderre en Cour supérieure.
Certains, comme les dirigeants de Hockey Canada, affirment que les paroles maudites émanaient d'un coéquipier et non de lui. Tous ceux qui connaissent bien Doan ont affirmé qu'il ne pouvait s'agir de lui étant donné sa personnalité et ses profondes convictions religieuses.
Tous les francophones qui l'ont côtoyé peuvent cependant vous affirmer qu'il est aussi raciste que Mère Teresa pouvait l'être.
        Je ne voulais pas relancer la controverse lorsque je lui ai parlé hier. Je voulais surtout qu'il m'explique comment son club, les Coyotes, pouvaient connaître autant de succès avec cette bande de jeunes malgré les graves problèmes financiers qui affectent l'équipe au point de menacer sa survie.
        Je n'ai pu m'empêcher, cependant, de lui demander, à la toute fin de notre entretien, si, presque trois ans plus tard, il craignait encore à la réaction du public montréalais à la veille de bondir sur la glace du Centre Bell.
        Il a éclaté d'un court rire malaisé.
        « Tu y penses, c'est sûr. Tu ne veux pas que les gens aient une mauvaise opinion de toi. Mais j'ai répondu à toutes les questions qu'on a voulu me poser alors j'espère que ce n'est pas une grosse affaire. »
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Doan est évidemment bien fier de ses Coyotes, qui ont une fiche de 14-8-3 depuis décembre malgré les menaces de déménagement et même de dissolution.
 « Il faut dire qu'à Phoenix, on n'en entend presque pas parler, dit-il. Ça vient surtout de l'extérieur. Parfois, des parents ou des proches vont nous poser des questions, mais ça s'arrête là . Nous avons un club tellement jeune. Le plus jeune de la Ligue en fait. Les gars sont seulement heureux de se retrouver dans
Quelles sont les recrues des Coyotes qui impressionnent le plus Doan depuis le début de la saison?
« Difficile d'en choisir un, répond Doan. De toute évidence, Mikkel Boedker, qui est ici à Montréal pour le match des espoirs est phénoménal. Mais toutes les autres recrues, Turris, Porter, Tikhonov, excellent. Un joueur dont on entend moins parler qui a été exceptionnel récemment est Enver Lisin. Le but qu'il a compté l'autre jour contre Détroit a montré tout son talent. Si on peut garder ce groupe intact, nous serons très bons. »
Et Wayne? Gretzky est-il un entraîneur différent cette année?
Wayne n'est pas un entraîneur différent mais disons qu'il est plus confortable. Il dirige cette équipe depuis maintenant trois ou quatre ans. Ta première année, est toujours difficile. À titre d'ancien joueur, tu crois que tu peux diriger un club mais tu réalises qu'il y a beaucoup plus à faire que seulement envoyer des trios sur la glace. Il sait ce qu'il veut un peu mieux parce qu'il a plus d'expérience, il passe ses messages plus facilement parce qu'il communique mieux avec les joueurs. »