Réjean Tremblay suscite une discussion intéressante ce matin dans sa chronique sur la mort du dur à cuire Derek Boogaard et les dangers du métier de bagarreur.

J'évite jusqu'ici de faire des liens puisqu'on ne connaît pas la nature du décès de ce colosse de 6 pieds 7 pouces et 265 livres. On sait seulement qu'il se remettait d'une commotion cérébrale et qu'il avait demandé de l'aide aux autorités de la LNH.

Par contre, il m'est impossible de ne pas réagir lorsque Réjean rapporte les propos de Georges Laraque lorsque celui-ci affirme que "les joueurs ne se blessent pas vraiment lors de ces batailles de rue."

Comment peut-on déclarer de telles choses en 2011? Une majorité de bagarreurs ont souffert de multiples commotions cérébrales au cours de leur carrière et on commence à peine à découvrir avec horreur les séquelles à long terme que ces combats peuvent laisser. Quand ce n'est pas les problèmes liés à la drogue et à l'alcool pour combattre le stress lié à ce métier très exigeant physiquement et surtout psychologiquement.

Je connais cette réalité de proche depuis que j'ai écrit les "Mémoires d'un dur à cuire" de Dave Morissette, dans lequel l'ancien dur à cuire du Canadien admet avoir consommé des stéroïdes anabolisant et subi une vingtaine de commotions cérébrales qui laissent encore des marques aujourd'hui.

Bob Probert est mort à 45 ans sous les yeux de ses enfants. John Kordic était encore dans la fleur de l'âge. L'après-carrière de Chris Nilan n'est pas rose. Ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres.

Enrico Ciccone et Stéphane Quintal ont le courage de dénoncer cet état de choses, au risque de subir l'opprobre du milieu. Georges Laraque a droit à son opinion. J'ai le droit d'être déçu par son opinion.