Les athlètes en taekwondo passent des heures à peaufiner leur technique en vue des Jeux olympiques de Londres. Mais voilà qu'ils passent également de plus en plus de temps à épier leurs adversaires.

Étant donné la prolifération de sites Internet qui documentent pratiquement tous les matchs des compétitions importantes de taekwondo, les athlètes et leurs entraîneurs utilisent de plus en plus la technologie vidéo pour raffiner leurs plans de match.

«Nous étudions les tendances sur le plan tactique, a expliqué Gary Hall, directeur de la performance au sein de l'équipe britannique de taekwondo. Il s'agit d'un sport dynamique où les matchs durent six minutes, et nous avons besoin de tous les renseignements qu'il nous est possible de recueillir.»

Hall a fait savoir que son équipe a une bibliothèque d'images sur les 12 premiers combattants au monde dans chaque catégorie, remontant à plusieurs années.

L'équipe britannique a un employé à temps plein qui étudie les athlètes adverses lors des grandes compétitions, en prenant note de leur jambe de prédilection, de leur stratégie d'attaque favorite et de leurs failles en défensive.

Les athlètes et les entraîneurs regardent souvent le canal YouTube géré par la Fédération mondiale de taekwondo. Les dirigeants de ce sport utilisent également un système vidéo sur Internet qui comprend plus de 8000 matchs provenant de 30 compétitions à travers le monde. Certaines équipes envoient leur propre personnel pour enregistrer les matchs de leurs rivaux et filmer leurs gestes d'angles précis.

Cette approche n'a pas pour but d'amener un athlète à changer sa façon de se battre, a indiqué Hall.

«Modifier le style de ton athlète juste avant un match, c'est une mauvaise approche, a-t-il dit. Nous examinons simplement les différents styles qui existent afin de s'assurer que nos athlètes sont bien préparés et puissent mettre une certaine tactique à exécution.»

Steven Lopez, un Américain qui a remporté deux médailles d'or olympiques et cinq championnats du monde, est l'un des athlètes les plus épiés sur vidéo. Mais ça n'inquiète pas le Texan doté d'une solide jambe gauche.

«Même si quelqu'un a étudié mes tendances, il s'agit que je revienne avec quelque chose d'un peu différent, a fait remarquer Lopez. C'est une chose de regarder une vidéo, et c'en est une autre d'être en plein coeur de l'action.»

Lopez a reconnu qu'il ne regarde pas tellement de vidéos de ses adversaires. Il laisse cela à son entraîneur, son frère aîné Jean.

«J'ai une idée générale de ce que je veux faire, mais je n'entre jamais dans le ring avec un plan détaillé, a dit Lopez. Parfois, pour gagner, il faut juste réagir et changer son approche dans le feu de l'action.»