«C'est le plus beau cadeau de fête de toute ma vie.»

L'ailier gauche Charles Hudon, des Saguenéens de Chicoutimi, ne pouvait rêver d'une meilleure façon de célébrer ses 18 ans que d'être repêché par le Canadien. Or, il restait au Tricolore un choix de cinquième ronde dans sa besace, résultat de l'échange des droits du défenseur James Wisniewski aux Blue Jackets de Columbus, l'été dernier. C'est de cette façon que Hudon est devenu la 122e sélection de ce repêchage.

«Toute ma famille était venue et à un moment donné, j'espérais juste qu'on ne m'avait pas oublié, a raconté l'ailier de 5'10 et 170 livres. D'avoir été repêché aussi loin me donnera du gaz pour me prouver à ceux qui m'ont ignoré.»

Hudon se doutait bien que le Canadien était intéressé à lui puisqu'il l'avait invité à son «mini-combine», à Brossard, et faisait des trois équipes qui l'avaient formellement approché.

Hudon est considéré comme un attaquant doté de très belles habiletés offensives, mais qui n'a pas affiché de réelle progression cette année par rapport à sa campagne précédente.

Il était acquis que sa petite taille allait nuire à son classement, mais il n'a pas connu une hausse production de nature à l'élever au rang des meilleurs espoirs.

«Nous avions beaucoup aimé son jeu la saison dernière et peut-être que l'année qu'il vient de connaître n'est qu'un faux pas, a suggéré Trevor Timmins.»

Hudon ne se formalise pas trop des opinions à son sujet. Il est confiant en ses habiletés - on compare parfois son style à celui de Derek Roy - et s'il conçoit ne pas être l'un des plus gros, il précise qu'il a quand même grandi de deux pouces en un an.

«J'ai été sous-estimé à tous les niveaux où j'ai joué», avance Hudon.

Les équipes nationales reconnaissent tout de même son talent. Il a d'ailleurs fait partie d'Équipe Canada pour le Championnat des moins de 18 ans.

«Ils m'ont vu à l'oeuvre, ils savent que je suis un gars acharné qui est premier sur la rondelle, et ils ne m'ont pas donné le rôle d'assistant-capitaine pour rien !»

Après Cristobal Huet, un autre Français chez le CH

Rempli de confiance et d'enthousiasme, le Français Tim Bozon s'est dit très heureux de se retrouver en territoire francophone, même s'il pensait a priori être réclamé avant le 64e échelon.

«Je suis un joueur offensif qui peut marquer des buts mais qui utilise aussi son accélération dans ses couvertures défensives», a expliqué l'ailier des Blazers de Kamloops.

«Je suis plus frêle que mon père (l'ancien des Blues Philippe Bozon) mais comme lui je n'ai pas peur d'aller dans les coins, a mentionné l'attaquant de 6'1 et 183 livres. Et s'il le faut, je peux me bagarrer. Il m'arrive même d'en rajouter après le sifflet. Je peux mettre le bordel lorsque c'est nécessaire.»

Bozon n'a pas pris de détours pour expliquer pourquoi il avait choisi d'aller évoluer dans la WHL.

«Je veux tout faire pour atteindre la LNH et le circuit canadien est le meilleur moyen pour y arriver, a-t-il dit. J'ai choisi l'Ouest parce que c'est une ligue plus dure, où les défenseurs sont plus gros et où l'on voyage davantage. Il faut être fort mentalement pour y réussir.

«J'aurais pu choisir la LHJMQ mais je voulais me tester au maximum.»

Bozon est débarqué à Kamloops sans trop savoir ce qui l'attendait, avec un anglais approximatif dans ses bagages, et il a dû prendre le temps de s'ajuster aux patinoires de dimensions nord-américaines.

«Je suis très satisfait de ma première saison dans la Ligue de l'Ouest, j'ai marqué 36 buts et je crois avoir surpris beaucoup de gens.»