Le début de la saison de la Ligue nationale de hockey est annulé. Ce qui fait place à la grande question: est-ce qu'il y aura une saison en 2012-2013?

La question se pose de plus en plus dans le milieu du hockey. Depuis l'imposition du lock-out, le 16 septembre, les propriétaires et l'Association des joueurs sont engagés dans une bagarre dont la conclusion ne semble pas envisageable dans un futur immédiat.

La LNH, sans surprise, a confirmé jeudi l'annulation de son début de saison, une mesure qui affecte les matchs qui devaient être présentés du 11 au 24 octobre. En tout, ce sont 82 matchs qui sont ainsi perdus.

Dans un courriel envoyé à La Presse, Bill Daly, le numéro deux de la Ligue nationale, n'a pu dire si les rencontres annulées allaient pouvoir être reprises plus tard, dans l'éventualité d'un accord rapide entre la ligue et l'Association des joueurs.

«Il est impossible de le savoir avec certitude, a écrit M. Daly. Nous prendrons cette décision si et quand nous serons en mesure de la prendre.»

Dans le camp des joueurs, le patron Donald Fehr, dans un  communiqué, n'a pas hésité à durcir le ton avec la LNH, qu'il tient comme seule responsable de ce conflit de travail. «Ceci est le choix des propriétaires, a-t-il écrit. S'ils avaient à coeur leur sport et les partisans, ils mettraient fin au lock-out et permettraient à la saison de commencer à temps pendant que les négociations se poursuivent.»

Le mot de Donald Fehr se termine sur cette phrase: «Nous espérons avoir bientôt un partenaire qui désire négocier.»

Aucune autre rencontre n'est prévue entre les deux parties, qui ont quitté la table des négociations, mardi à New York, sans même avoir pu aborder de façon sérieuse l'épineuse question du partage des revenus.

Joueurs et propriétaires affirment qu'il n'y a aucune date butoir dans ce dossier, mais en coulisses, on chuchote que la date du 1er janvier, jour de présentation de la Classique hivernale, demeure une date d'importance pour la ligue. Comprendre par là que si aucun accord n'intervient avant cette date, c'est la saison au complet qui pourrait être compromise.

Lors du lock-out précédent, celui de 2004-2005, les propriétaires avaient choisi de faire une croix sur la saison à la mi-février. Le lock-out de 1994-1995 avait duré 103 jours, alors que les propriétaires et les joueurs avaient pu s'entendre sur la présentation d'un calendrier régulier de 48 matchs.

Exode vers l'Europe

Pendant ce temps, les joueurs de la LNH mettent de plus en plus le cap sur l'Europe afin de pouvoir reprendre du service et garder la forme. Jeudi, deux autres noms bien connus se sont ajoutés à cette liste, soit les attaquants Daniel Brière et Claude Giroux, des Flyers de Philadelphie, qui ont choisi de se joindre à la formation de Berlin, dans la ligue de hockey allemande.

En tout, plus de 100 joueurs de la Ligue nationale ont décidé de faire le saut en Europe depuis le début du conflit, dont sept membres du Canadien, incluant le défenseur Andrei Markov, qui a choisi de commencer sa saison en Russie dans la KHL cette semaine.

Cette liste de joueurs montréalais en exil pourrait grossir au cours des prochains jours. L'attaquant David Desharnais intéresse des clubs de Suède, de Suisse et d'Autriche, selon ce qu'il a été permis d'apprendre.