Opéré au genou en avril dernier, Alex Kovalev n'a recommencé à patiner qu'à la fin du mois d'août. Il espère néanmoins revenir au sommet de sa forme le plus vite possible. Pour contribuer aux succès des Sénateurs d'Ottawa, mais aussi parce qu'il en est à la dernière année de son contrat.

Kovalev réalise que le marché des joueurs autonomes, qu'il pourra tester de nouveau l'été prochain, n'est plus ce qu'il était. Plusieurs vétérans, ces derniers mois, n'ont pas trouvé preneurs ou ont dû accepter une baisse de salaire. Le Russe de 37 ans sait donc qu'il est loin d'être garanti qu'il signe une nouvelle entente, au-delà de celle qui lui permettra d'empocher cinq millions de dollars américains cet hiver.

«Personne ne peut prédire l'avenir, mais ce serait formidable de continuer à jouer dans la LNH», a déclaré Kovalev, vendredi, avant d'affronter le Canadien en match préparatoire au Centre Bell. «Tout va dépendre de la façon dont je joue cette saison. Qui sait, il y a peut-être un lock-out qui s'en vient, peut-être pas... Dans mon cas, si j'obtiens un poste à nouveau, je serai heureux.

«C'est sûr que ce n'est pas aussi facile de nos jours. Mais je vais trouver quelque chose, j'en suis sûr. Si ce n'est pas ici, j'imagine que j'irai jouer en Russie. Mais mon premier choix serait de jouer (dans la LNH) aussi longtemps que je le peux et de prendre ma retraite sans devoir aller en Russie», a ajouté le Russe de 37 ans, qui a indiqué ne pas avoir entrepris de pourparlers avec les Sénateurs en vue d'une nouvelle entente.

«Je n'aime pas discuter de ces choses-là quand la saison approche, ni pendant. Je veux juste faire mon travail. Le reste, on réglera ça à la fin de la saison.»

Kovalev a bien l'intention de connaître une meilleure saison que la dernière, au cours de laquelle il a totalisé 18 buts et 31 aides en 77 matchs. C'était sa première campagne avec les Sénateurs, qu'il a rejoints après avoir été incapable de s'entendre avec le Canadien le 1er juillet 2009, à l'ouverture du marché des joueurs autonomes.

«Tu cherches toujours à mieux faire que la saison précédente, a-t-il fait remarquer. Il faut laisser le négatif de côté, se concentrer sur le positif et y aller avec ça. Si tu fais de ton mieux, les choses vont finir par bien tourner.»

Kovalev sait que la tâche ne sera pas facile puisqu'il se remet d'une importante chirurgie au genou gauche. Celle-ci avait pour but de corriger la déchirure ligamentaire qu'il a subie le 8 avril contre le Lightning de Tampa Bay. Cela l'a d'ailleurs empêché d'aider la cause des Sénateurs en séries.

Kovalev a reconnu qu'il a été frustrant pour lui de «gaspiller» son été à devoir reposer son genou et le soumettre à un programme de rééducation, au lieu de s'entraîner de façon à renforcer son corps et d'ajouter de nouvelles cordes à son arc.

Il se console toutefois avec le fait que contrairement à la saison 1996-1997, alors qu'il s'était déchiré un ligament du genou droit, il a eu le luxe d'attendre une guérison complète avant de recommencer à patiner.

«En 1996, quand je me suis déchiré un ligament à l'autre genou, c'était en milieu de saison et j'ai dû travailler comme un forcené dans le but de revenir au jeu en vue des séries. J'ai réussi, mais les Rangers ne se sont pas qualifiés», a raconté l'attaquant russe.

«Cette fois-ci, je n'ai pas eu à me presser. J'ai laissé la blessure guérir complètement avant de commencer à m'entraîner. La reprise de l'entraînement (hors-glace) est la phase la plus difficile, parce que pendant le repos, tu perds de la masse musculaire et il faut revenir au même niveau qu'avant.

«C'est un long processus, et ça va probablement prendre encore une demi-saison, peut-être une saison avant que les muscles reviennent comme avant. Mais c'est normal.»

Montréal toujours spéciale

Même s'il a quitté le Canadien voilà plus d'un an, revenir à Montréal a toujours quelque chose de spécial aux yeux de Kovalev. D'ailleurs, il continue de le faire régulièrement, même pendant la saison morte, notamment à cause de son implication auprès de la Fondation Kovalev et ses amis pour les enfants. Le tournoi de golf tenu récemment au club St-Raphaël, à l'Île-Bizard, a permis d'amasser 250 000 $.

«Les gens me reconnaissent encore, me souhaitent encore bonne chance, a-t-il indiqué. C'est encore un peu spécial, mais je dois faire mon travail et le faire de mon mieux, que ce soit ici ou ailleurs.»

Kovalev n'est plus qu'à 10 points du cap des 1000 en carrière dans la LNH, mais il préfère ne pas en parler pour l'instant. Sauf que, comme l'a lui-même souligné le numéro 27, il pourrait bien franchir cette étape contre le Canadien. Le Tricolore et les Sénateurs s'affronteront deux fois dès le premier mois du calendrier régulier.

Le Canadien recevra les Sénateurs le samedi 16 octobre, puis se rendra à Ottawa une semaine plus tard.