Chaque année, à la fin janvier, on se pose toujours la même question: le match des Étoiles de la LNH, à quoi ça sert? Cette année, le match des Étoiles est présenté là où il ne l'a jamais été, en Caroline. Le format a été modifié, mais on peut quand même prévoir que d'ici quelques jours, la question va refaire surface: à quoi ça sert?

Pendant longtemps, ça servait à essayer de vendre le hockey aux Américains. Souvent, le match des Étoiles était le premier match de la saison à être diffusé sur NBC, et le réseau y mettait le paquet afin de «vendre» ce match. Ce n'est plus le cas; aujourd'hui, c'est avec la Winter Classic que la LNH tente de vendre son produit aux Amerloques, et le match des Étoiles passe en deuxième. D'ailleurs, ce ne seront pas les caméras de NBC qui vont se poser en Caroline, mais bien celles de Versus, un réseau qui n'a pas le même rayonnement.

Certains observateurs réclament l'abolition pure et simple du match des Étoiles depuis longtemps. C'est vrai, des parties qui finissent 16-13 et qui sont disputées sans le début d'un semblant de coup d'épaule, voilà qui n'est pas très représentatif du style de hockey qui se joue normalement dans cette ligue. Mais d'autres croient que les changements apportés cette saison vont s'avérer judicieux.

Aaron Ward le croit aussi. Ancien défenseur des Red Wings, des Bruins et des Hurricanes, entre autres, Ward habite maintenant en Caroline et sera là en fin de semaine à titre d'analyste pour la radio américaine. Selon lui, le match des Étoiles en version revue et améliorée mérite qu'on s'y attarde.

«Je dois l'avouer, quand j'étais joueur et que ce match passait à la télé, je ne regardais même pas, raconte-t-il en entrevue téléphonique. Ça ne m'intéressait pas. Mais là, je trouve que la LNH a apporté des changements qui vont être rafraîchissants. Il y a des coéquipiers qui vont se retrouver à jouer l'un contre l'autre. Il y a des gars qui vont vouloir prouver quelque chose après la petite séance de repêchage entre les deux capitaines. Je pense que les joueurs vont être motivés.»

Dans la bonne direction

Aaron Ward admet que tout n'est pas parfait («il va y avoir cinq gardiens de l'Est contre un seul de l'Ouest», souligne-t-il), mais au moins, il y voit un pas dans la bonne direction.

«C'est difficile d'arriver avec la formule idéale. Au baseball, ils ont mis à l'enjeu l'avantage du terrain en Série mondiale, mais puisque les équipes des deux ligues s'affrontent en saison, c'est moins important. Au football américain, les gars se contentent de se présenter, c'est un match qui n'a aucune valeur. Dans la LNH, les gars ne peuvent plus dire que la formule est usée. Je pense que ça va être beaucoup plus excitant cette fois-ci.»

On oublie parfois que ces matchs d'Étoiles sont adorés des enfants, qui aiment y voir les vedettes patiner ensemble. Cette fois, jure Aaron Ward, ce sont les fans de tout âge qui vont adorer le spectacle, même si tout laisse croire que deux des plus grandes vedettes de l'heure, Sidney Crosby et Evgeni Malkin, n'y seront pas pour des raisons de santé.

Peu importe, il paraît que les gens de la Caroline ne se peuvent plus, selon Ward.

«Tout le monde parle de ce match. Les gens savent que le match des Étoiles ne sera probablement plus jamais présenté ici, alors ils veulent en mettre plein la vue. Pour les gens d'ici, c'est l'occasion de montrer ce que la Caroline est capable de faire. Tout le monde est déjà excité, ça va être spécial.»

Les festivités commencent dès vendredi. On s'en reparle...



Le derby Nabokov

Cette histoire concernant qui a les droits sur Evgeni Nabokov est assez compliquée, et ne comptez pas sur moi pour essayer de vous l'expliquer. D'ailleurs, je ne suis pas sûr de bien comprendre.

Ce que l'on sait, tout de même: les Red Wings ont voulu l'embaucher, ont dû le placer au ballotage (c'est le règlement), et les Islanders, ces casseux de party, l'ont réclamé. Mais Nabokov ne veut pas jouer à Uniondale (on le comprend), et il pourrait bien choisir de rester chez lui après tout.

Une petite question, tout de même: pourquoi tout ce bruit pour Nabokov?

On verra bien où il va aboutir, mais ce n'est pas comme si le gardien russe était un magicien, surtout pas en séries. En 80 matchs éliminatoires avec les Sharks, il a une fiche de 40-38, et c'est avant tout pour cette raison que le club de San Jose a fini par abandonner dans son cas. Bien sûr, ce n'est pas seulement la faute à Nabokov si les Sharks n'ont jamais comblé les attentes-ça fait quoi, cinq ans qu'on leur prédit une Coupe Stanley?-mais il est à tout le moins l'un des grands responsables des échecs répétés de l'équipe au printemps.

Certes, il arrive que les équipes n'aient pas le choix de lancer un SOS du genre. C'est souvent à cause des blessures. Mais pourquoi se battre pour un gardien de 35 ans qui est clairement en fin de parcours?

Des fois, il y a des choses qui sont dures à comprendre dans cette ligue.



Photo: AP

Evgeni Nabokov

Le cas Forsberg

Ce n'est pas pour partir des rumeurs-Ok, peut-être un peu-mais ce possible retour au jeu de Peter Forsberg tombe drôlement bien pour l'Avalanche du Colorado.

Avant tout, mettons les choses au clair: le pied droit de Forsberg demeure source d'inquiétude, et à 37 ans, l'ancienne gloire du hockey suédois ne rajeunit pas. Mais celui que l'on surnomme Foppa a bel et bien recommencé à patiner avec l'Avalanche, et il compte le faire de nouveau cette semaine. Si tout ça est concluant, l'attaquant pourrait signer un nouveau contrat, et aider l'équipe dans les derniers moments de la saison.

«Je ne pensais pas que c'était terminé pour moi, a déclaré Forsberg à l'Associated Press. Les gens me traitent de fou, me disent de tout abandonner. Mais j'imagine que j'aime le hockey et que j'aime jouer.»

On devine que Forsberg ne tente pas cet autre retour pour le fric. Peut-être qu'il s'ennuie vraiment du hockey. Ça se peut. Et puis, le talent est encore là; dans la ligue d'élite suédoise la saison passée, il a amassé 30 points en seulement 23 rencontres malgré les douleurs au pied droit.

Même si les patrons de l'Avalanche jurent qu'ils n'ont fait aucune promesse à Forsberg, je suis pas mal certain qu'ils se croisent les doigts pour que le grand retour ait lieu. C'est simple, Forsberg a toujours été le joueur le plus populaire du club, la plus grande vedette (avec mes excuses à Patrick Roy). On voit encore des dizaines et des dizaines de chandails Forsberg dans les gradins à Denver.

Et il se trouve que cette saison, l'Avalanche en arrache aux guichets. Avec une moyenne de 14 894 fans par match à domicile, le club du Colorado se classe au 24e rang à ce chapitre dans la LNH.

Vous me suivez? Avec Peter Forsberg dans l'alignement, il est clair que l'Avalanche va se mettre à vendre plus de billets. Beaucoup plus de billets. C'est avant tout pour ça qu'on prie fort pour que le pied droit de monsieur tienne le coup à Denver. Forsberg dans l'alignement, ça veut dire plus de fans dans les gradins.

Et peut-être aussi une place en séries. Avec le talentueux attaquant Tomas Fleischmann qui est perdu pour la saison, le retour du solide Suédois tomberait à point.

La suite cette semaine...



Photo: AP

Peter Forsberg

Ça ne va pas bien pour Mike Komisarek

Sur la glace, tout d'abord. Le gros défenseur a neuf points en 43 matchs, et une fiche de -4. Et, à ce qu'il paraît, ça ne va pas mieux à l'extérieur de la patinoire.

Samedi, le site TMZ.com rapportait que Komisarek aurait frappé une femme dans un bar de Los Angeles. L'entraîneur des Leafs, Ron Wilson, a insisté pour dire que tout cela n'était que rumeur, «d'un site web dont je n'ai jamais entendu parler», a-t-il dit dimanche aux médias torontois, comme pour miner la crédibilité de la source.

Mais TMZ n'est pas qu'un simple site web un peu tout croche et un peu drôle. Rappelons tout de même que c'est TMZ qui a eu le scoop de la mort d'un certain Michael Jackson. Et des scoops dans Hollywood, TMZ en produit à la pelle.

Ce qui ne veut pas dire que toute cette histoire est vraie. Mais de là à dire que TMZ, c'est du grand n'importe quoi, il y a une marge.

On verra bien ce qui va arriver, mais peu importe le résultat, une conclusion s'impose: Komisarek n'a certes pas la carrière que l'on croyait. Je me souviens encore d'une époque pas si lointaine où ce gaillard était un intouchable pour Bob Gainey. Quand les autres clubs mentionnaient son nom dans des scénarios de transaction, Gainey raccrochait tout de suite. Pas question de toucher à Komisarek.

Et puis, ne le voyait-on pas comme un futur capitaine du CH?

Plus personne ne voit Mike Komisarek comme un futur capitaine maintenant.

La rumeur qui ne veut pas mourir

Alex Kovalev échangé au Canadien. Vraiment? À part pour des raisons commerciales et nostalgiques, pourquoi est-ce que Pierre Gauthier irait chercher l'Artiste? Gauthier a l'habitude de procéder à des transactions pour améliorer son alignement. L'arrivée de Kovalev n'améliorerait pas le Canadien.

Ceci dit, ça ferait vendre quelques chandails de plus.

Le chiffre de la semaine

24

Le nombre de victoires signées Carey Price cette saison. Encore deux autres, et le gardien du CH doublera son total de la saison dernière.

Pendant ce temps, à Atlanta...

Le nouveau Colisée fait jaser, bien sûr, mais que se passe-t-il du côté d'Atlanta? En décembre, le président du club, Don Waddell, m'avait dit que la deuxième moitié de saison allait être cruciale pour son club, parce qu'il s'attendait à de meilleurs résultats aux guichets.

Eh bien, après 25 matchs disputés à Atlanta, les Thrashers arrivent toujours au 28e rang dans la LNH au chapitre des assistances, avec une moyenne de 12 995 fans par rencontre.

Ceci dit, il y a peut-être un peu d'espoir. Les Falcons de la NFL sont en vacances, et samedi soir, les Thrashers ont attiré 17 061 personnes au Philips Arena. Détail, quand même: c'était contre les Rangers, un club qui attire toujours beaucoup de fans sur la route.

La suite s'annonce palpitante, et je suis sûr que les fans de Québec vont avoir les yeux là-dessus. Au fait, à quand une marche bleue à Atlanta?

À l'extérieur de la patinoire...

J'avais prévu un Super Bowl Ravens-Cowboys en début de saison. On dirait bien que ce ne sera pas ça.

Photo: PC

Mike Komisarek